PRATIQUES PROMETTEUSES
Un balado sur la santé mentale et les dépendances

Épisode 13 : Colombie-Britannique

Épisode 13 : Élaboration et prestation des services en ligne efficaces (C-B)

16 juin 2021 – Ce balado met en lumière deux programmes novateurs en Colombie-Britannique : le programme Médecin du jour de l’Autorité sanitaire des Premières Nations, et Foundry Virtual, une ressource complète de santé mentale et de bien-être pour les jeunes. Ces programmes témoignent de ce qui peut être accompli lorsque les services sont conçus par et pour les personnes auxquels ils sont destinés. Les deux programmes éliminent concrètement les obstacles aux soins en établissant de meilleures relations entre les clients et leurs prestataires de soins et en adoptant l'innovation numérique dans la prestation de services.

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Notes d’épisode :

Ressources destinées aux Autochtones

  • Ligne d’écoute KUU-US Crisis Response Services – composez le 1 800 588-8717 pour un soutien culturellement adapté en cas de crise; pour tous les Autochtones de la Colombie-Britannique.
  • Ligne d’écoute téléphonique pour les Métis – composez le 1 833 638-4722.
  • Ligne d’écoute Hope for Wellness pour Premières Nations et Inuits et services de counseling en ligne – composez le 1 855 242-3310 ou consultez le espoirpourlemieuxetre.ca
  • Indian Residential School Survivors Society – composez le 1 800 721-0066

Autres ressources

  • Soutien en santé mentale 310Mental Health Support – composez le 310-6789 en Colombie-Britannique pour du soutien affectif, de l’information et des ressources en santé mentale.
  • Soutien virtuel durant la pandémie de COVID-19 – consultez le bc.ca/Covid19MentalHealthSupports
  • Foundry C-B – consultez le foundrybc.ca

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Loretta O’Connor : Bienvenue à ce treizième et dernier épisode de la série de balados Pratiques prometteuses. Ce projet est une initiative des premiers ministres des provinces et territoires. L’objectif de cette série est de faire connaître les pratiques prometteuses qui ont cours dans les provinces et les territoires. Dans chaque épisode, nous vous présentons des experts du secteur et nous faisons découvrir des pratiques et des programmes qui innovent. L’objectif des premiers ministres en créant ces balados est de contrer les préjugés associés à la maladie mentale et aux problèmes de dépendances. Nous voulons aussi favoriser une approche plus ciblée et plus axée sur la collaboration entre les provinces et les territoires.

Aujourd’hui, nous sommes en Colombie-Britannique, une splendide province qui est la plus à l’ouest de tout le Canada. La Colombie-Britannique se distingue par ses paysages aux reliefs variés, des montagnes Rocheuses aux forêts pluviales anciennes, en passant par six parcs nationaux et presque 26 000 kilomètres de côtes d’une grande richesse qui bordent l’océan Pacifique. La Colombie-Britannique est reconnue dans le monde entier pour la beauté de sa nature pittoresque, son économie fondée sur les ressources naturelles et le tourisme, pour sa diversité culturelle et sa communauté artistique dynamique. La population de la Colombie-Britannique est d’un peu plus de cinq millions d’habitants. On y trouve 203 communautés des Premières Nations, 38 communautés à charte métisse et une importante population autochtone vivant en milieu urbain.

La Colombie-Britannique est aussi considérée comme le point de départ de la crise des opioïdes au Canada et cette crise dans la province a été exacerbée par la pandémie de COVID-19. Depuis 2011, plus de 9 000 Britanno-Colombiens sont morts d’une surdose et en avril 2016, la crise a été déclarée situation d’urgence sanitaire.

En 2017, la Colombie-Britannique a annoncé la création du ministère de la Santé mentale et des Dépendances, premier du genre au Canada. C’est grâce au travail accompli par ce ministère pour créer un système de soins accessible, solidaire et adapté culturellement que nous sommes en mesure de vous parler aujourd’hui des deux nouveaux programmes stimulants visant à offrir des services en santé mentale et dépendances en virtuel dans toutes les régions de la province.

Je vais maintenant céder la parole à John Horgan, premier ministre de la Colombie-Britannique.

Ceci est une traduction d’un balado qui a été enregistré en anglais.

Premier ministre John Horgan : Bonjour à tous. Ici le premier ministre John Horgan, en Colombie-Britannique, qui vous parle depuis le territoire traditionnel du peuple de langue Lekwungen, des Premières Nations Esquimalt et Songhees. Je suis ravi de participer à ce balado du Conseil de la fédération afin de parler des expériences vécues ici, en Colombie-Britannique, pour relever les défis en matière de santé publique et, bien sûr, pour faire face aux problèmes de santé mentale.

Avant que la pandémie ne frappe, la Colombie-Britannique avait fait des progrès. Nous avons été la première province du pays à nommer un ministre responsable de la santé mentale et des dépendances, et avions constaté, mois après mois, une baisse du nombre de décès des suites d’un approvisionnement en drogues nocives, non seulement ici en Colombie-Britannique, mais aussi dans le monde entier. Lorsque la pandémie de COVID-19 a frappé au printemps 2020, la Colombie-Britannique était déjà engagée depuis quatre ans dans une autre urgence de santé publique : celle de la crise des opioïdes. À l’époque, nous faisions des progrès dans la réduction des décès liés aux opioïdes. Le nombre de décès par surdose d’opioïdes diminuait mois après mois, et nous sauvions des vies.

Mais tragiquement, la pandémie a interrompu ces progrès. Des mesures telles que l’éloignement physique et la fermeture des frontières de la Colombie-Britannique étaient essentielles pour protéger les gens contre le virus, mais elles ont également eu une terrible conséquence inattendue : les drogues illégales vendues dans les rues sont devenues plus nocives que jamais, et pratiquement du jour au lendemain, les progrès que nous avions réalisés ont été anéantis. Le nombre de surdoses dans la province a recommencé à grimper en flèche, et les peuples autochtones ont été touchés de manière disproportionnée. Aujourd’hui, beaucoup trop de familles pleurent la perte d’un être cher à la suite d’une surdose.

Le besoin est évident. C’est pourquoi nous redoublons d’efforts pour faire face à cette crise, sauver des vies et apporter aux gens l’aide dont ils ont besoin. Un peu plus d’un an après le début de la pandémie, nous avons constaté que le vent commençait à tourner. Des changements positifs étaient en cours. La pandémie a nécessité de nouvelles façons de fournir des services de santé mentale et de lutte contre les dépendances. Les soins virtuels et la télésanté offrent par exemple plus d’options aux personnes vivant dans des communautés rurales et éloignées pour obtenir les services dont elles ont besoin.

En avril, nous avons fait un autre grand pas en avant; nous avons fait le plus important investissement en santé mentale et en lutte contre les dépendances de l’histoire de la Colombie-Britannique — près d’un demi-milliard de nouveaux dollars inscrits au budget pour nous assurer de fournir les services dont les gens ont besoin dans leurs communautés. Ce financement appuiera directement notre plan décennal, A Pathway to Hope. Il s’agit d’une feuille de route visant à créer un meilleur système de soins, plus accessible et adapté culturellement, pour la santé mentale et la lutte contre les dépendances. Ces fonds permettront d’accélérer la réponse à la crise des surdoses, tout en construisant le système de santé mentale dont les populations vulnérables les plus importantes de la Colombie-Britannique ont besoin et, bien sûr, qu’elles méritent.

Aujourd’hui, je suis accompagné de mon amie et collègue Sheila Malcolmson, ministre de la Santé mentale et des Dépendances de la Colombie-Britannique. Sheila est entrée en fonction en octobre dernier, au moment où la deuxième vague de la pandémie déferlait sur la Colombie-Britannique. L’impact de la COVID-19 sur la santé mentale des gens est devenu très clair depuis, et Sheila milite et défend le mieux-être psychologique et les soins aux toxicomanes. Je sais que nous sommes tous deux inspirés par ce que nous avons entendu des gens de la Colombie-Britannique et de partout au Canada. C’est formidable de participer à ce balado pour apprendre les uns des autres et partager ce qui fonctionne ici, en Colombie-Britannique.

Ministre Sheila Malcolmson : Merci, monsieur le premier ministre. Je m’appelle Sheila Malcolmson et je suis la ministre de la Santé mentale et des Dépendances de la Colombie-Britannique. Notre province a été frappée tôt et durement par la crise des surdoses. Le premier ministre Horgan savait à quel point il était important d’avoir un seul point de responsabilité pour coordonner les soins de santé mentale et de lutte contre les dépendances. Lorsque le premier ministre a créé ce ministère en 2017, il s’agissait d’une première canadienne, fondée sur le principe voulant que la santé mentale doit être traitée avec la même urgence, les mêmes soins et les mêmes ressources que la santé physique.

Tout comme les deux programmes que nous présentons aujourd’hui dans le balado, notre ministère a été un catalyseur pour changer un système fragmenté et inaccessible, changer la façon dont nous voyons la maladie mentale et la toxicomanie, et changer la façon dont nous traitons les personnes et les communautés vulnérables dans notre province. Il n’existe pas de solution unique en matière de santé mentale et de toxicomanie. C’est pourquoi une grande partie de notre travail est axée sur la création de points d’accès pour relier les gens aux services dont ils ont besoin. Nous comprenons que ce qui fonctionne pour une personne peut ne pas fonctionner pour une autre; offrir des options est donc essentiel.

Comme beaucoup de Canadiens vivant hors des centres urbains, les Britanno-Colombiens des communautés rurales, éloignées et autochtones ont des difficultés particulières pour accéder à des services de santé mentale et de lutte contre les dépendances adaptés à leur culture. L’une des nombreuses façons dont nous nous efforçons d’éliminer ces obstacles consiste à investir dans des technologies novatrices afin de fournir aux gens un accès gratuit et convivial à des outils fiables pour trier l’information et à du soutien psychologique.

Aujourd’hui, nous vous parlerons de deux partenariats clés et de la façon dont leurs services ont évolué pour remplir l’espace virtuel et rencontrer les gens là où ils se trouvent. Notre ministère continue d’être un chef de file et un artisan du changement dans le paysage des soins de santé mentale au Canada. Mettons en lumière deux programmes novateurs et inédits en Colombie-Britannique : le programme de Médecin du jour de l’Autorité sanitaire des Premières Nations, et Foundry Virtual, une ressource complète en santé mentale, lutte contre les dépendances et mieux-être pour les jeunes de 12 à 24 ans.

Des partenariats autochtones solides et des solutions dirigées par des Autochtones sont au cœur de la façon dont nous abordons la planification des politiques et les activités de notre ministère. Notre relation avec l’Autorité sanitaire des Premières Nations en fait partie intégrante. La façon dont elle crée des espaces adaptés culturellement pour que les Autochtones de la Colombie-Britannique aient accès à des soins offerts en pleine connaissance de cause est à la fois novatrice et inspirante. Et tout comme l’Autorité sanitaire des Premières Nations a réussi à adopter une approche des soins axée sur les Autochtones, Foundry est axée sur les jeunes.

Foundry crée un réseau provincial florissant de centres offrant des soutiens, des services et des programmes accessibles qui répondent aux besoins particuliers des jeunes adultes et des jeunes de la Colombie-Britannique. En aidant les jeunes à obtenir l’aide dont ils ont besoin dès le début, nous pouvons éviter que les petits problèmes deviennent plus graves, ce qui réduit la pression sur le système à long terme. C’est un honneur pour moi de partager avec vous l’incroyable travail accompli par ces deux organisations et l’impact qu’elles ont chaque jour sur les Britanno-Colombiens, en changeant leur vie et, souvent, en la leur sauvant.

Matthew Kinch : Merci au premier ministre et à la ministre pour cette présentation. Je suis Matthew Kinch, directeur principal des partenariats autochtones du ministère de la Santé mentale et des Dépendances et j’animerai le balado d’aujourd’hui. Avant de commencer, je voudrais dire quelques mots sur la terrible nouvelle de la découverte des quelque 215 corps d’enfants enterrés sur les terrains de l’ancien pensionnat autochtone de Kamloops. Ce tragique événement nous rappelle les répercussions continues de la colonisation sur les peuples autochtones, les familles et les communautés autochtones.

Pendant que nous parlerons aujourd’hui de deux programmes pour la santé mentale et la prise en charge des dépendances, si vous ou une personne que vous aimez avez besoin d’une aide immédiate à la suite de cette triste nouvelle, des ressources sont disponibles à votre intention. Il existe des ressources destinées aux personnes autochtones, où elles peuvent trouver un soutien adapté culturellement au cours de cette période difficile, de même que des ressources et de l’information pour les personnes non autochtones qui ont besoin d’aide. Vous trouverez les liens à leur sujet dans les notes jointes à ce balado.

Pour commencer, l’Autorité sanitaire des Premières Nations se joint à nous. Au cours de la dernière décennie, les Premières Nations de la Colombie-Britannique ont dirigé une démarche visant à récupérer leurs pouvoirs et leur autorité décisionnelle en matière de santé et de mieux-être. Grâce à une série d’accords politiques et juridiques, le gouvernement de la Colombie-Britannique travaille avec les Premières Nations de la province et avec le gouvernement du Canada afin d’éliminer les inégalités dans les soins de santé. En 2013, ces travaux ont donné lieu au transfert vers les Premières Nations du contrôle des programmes et des services fédéraux en matière de santé avec la création d’une nouvelle autorité sanitaire des Premières Nations.

L’Autorité sanitaire des Premières Nations est la première et la seule autorité sanitaire provinciale du genre au Canada. L’arrangement qui a mené à sa mise sur pied reconnaît que les communautés de Premières Nations de la Colombie-Britannique sont les mieux placées pour prendre des décisions sur la santé et le mieux-être de leurs populations. Le nouveau programme virtuel de Médecin du jour de l’Autorité sanitaire des Premières Nations permet aux membres des Premières Nations qui ont un accès limité à leur médecin ou qui n’y ont pas d’accès du tout de prendre des rendez-vous virtuels. L’objectif de ce programme est de permettre à plus de membres des Premières Nations et à leur famille d’avoir accès à des soins de santé primaires plus près de chez eux.

Ce programme inclut maintenant un volet virtuel pour les problèmes de toxicomanie et un service de psychiatrie pour les membres des Premières Nations. Ces services offrent à chacun un accès à des spécialistes et à des médecins spécialisés en traitement de la toxicomanie ou en psychiatrie, ainsi qu’à des coordonnateurs en santé mentale et mieux-être. Aujourd’hui, j’ai avec moi deux personnes de l’Autorité sanitaire des Premières Nations qui ont été des chefs de file dans ce domaine. Tout d’abord, la Dre Terri Aldred, directrice médicale des soins primaires et Megan Hunt, directrice générale par intérim des soins primaires et de la télésanté. Merci d’être avec nous aujourd’hui.

Dre Aldred, nous parlons beaucoup du système de santé et du fait qu’il n’a pas toujours bien servi les peuples autochtones. Et je ne veux pas nécessairement amorcer une discussion sur le déficit. Mais pour ceux qui sont moins familiers, pouvez-vous nous en dire plus sur certains des défis et des obstacles que les membres des Premières Nations sont susceptibles de rencontrer lorsqu’ils accèdent aux services de soins de santé primaires ?

Dre Terri Aldred : Oui, merci. Pour les Premières Nations, ou en fait pour tous les peuples autochtones, il existe un héritage de la colonisation et du colonialisme qui a suscité une grande méfiance des populations des Premières Nations lorsqu’elles ont eu accès aux soins. Cela est dû à l’héritage des pensionnats et aux expériences de nutrition qui ont eu lieu dans ces institutions, aux hôpitaux pour tuberculeux et aux autres hôpitaux autochtones qui ont également mené des expériences, notamment sur les vaccins, ainsi qu’à la stérilisation forcée et contrainte des femmes autochtones. Cela a conduit les gens à craindre des lieux comme les hôpitaux ou d’autres institutions, car historiquement, ce n’étaient pas des institutions qui conféraient la guérison aux peuples autochtones, mais en fait, des lieux de génocide culturel et de génocide réel, ainsi que de traumatisme, et beaucoup de gens subissent un nouveau traumatisme lorsqu’ils accèdent aux soins. C’est le contexte historique. Ainsi, lorsque les gens accèdent aux soins, lorsqu’ils ressentent déjà ce manque de confiance, et qu’ils se sentent peut-être déjà stressés ou traumatisés, ils sont confrontés au fait que le colonialisme se poursuit, et qu’ils souffrent de racisme systémique et interpersonnel ainsi que d’autres préjugés. Ils pénètrent souvent dans des espaces qui ne leur semblent pas culturellement sûrs et reçoivent des soins qui n’intègrent pas les modes de savoir et d’être autochtones, les pratiques de guérison traditionnelles ou l’utilisation de perspectives de guérison holistiques. C’est pourquoi les rencontres restent souvent traumatisantes ou ne répondent pas aux besoins des Autochtones ou des Premières Nations.

Matthew Kinch : Et vous avez parlé un peu du savoir et des façons d’être autochtones et je me demande si vous pouvez nous parler de la vision des Premières Nations en matière de santé et de bien-être, et pourquoi cela est si important dans la conception des programmes de soins primaires.

Dre Terri Aldred : Oui, merci. La conception de programmes de soins primaires conçus pour intégrer et inclure la culture dans les pratiques de guérison est vraiment importante, a) pour le confort, pour concevoir des espaces adaptés culturellement, pour former le personnel, développer une conscience et une humilité culturelles afin que tous puissent fournir des soins culturellement sûrs, mais il est aussi vraiment important d’intégrer la culture en incluant les aînés, les gardiens du savoir traditionnel et les guérisseurs à l’équipe de soins. Ces personnes comprennent souvent le contexte historique, souvent le contexte communautaire et familial, et sont en mesure d’offrir un style de soins plus holistique qui vise à assurer le bien-être physique, spirituel et affectif de nos patients. Dans les conceptions plus occidentales, nous nous concentrons généralement sur les manifestations physiques de la maladie, mais dans nos modes traditionnels de savoir et d’être, nous savons que, souvent, les aspects physiques de la maladie sont une sorte de stade avancé ou final. Et souvent, il y a des facteurs spirituels et émotionnels sous-jacents, qui doivent également être pris en compte et guéris afin d’obtenir un bon résultat. Et dans une optique plus globale, il est vraiment important de penser aux soins en termes de communauté, et d’avoir une communauté de prestataires de soins, pour être vraiment en mesure de fournir des soins et des services globaux qui ne sont pas seulement adaptés culturellement, mais qui tiennent également compte des traumatismes, étant donné les impacts considérables des traumatismes intergénérationnels et personnels qui pourraient vraiment avoir un impact sur leur santé et leur bien-être.

Matthew Kinch : Et Megan, vous savez, nous entendons beaucoup parler du contexte dans lequel les clients interagissent avec le système de santé, et je pense simplement au moment où quelqu’un est prêt à prendre le téléphone, ou à aller en ligne pour accéder à ce service. Pouvez-vous nous dire ce qui rend le programme de Médecin du jour virtuel des Premières Nations et le service virtuel de toxicomanie et de psychiatrie si différents ?

Megan Hunt : Absolument et merci pour cette question. Vous savez, le programme de Médecin du jour virtuel des Premières Nations et le programme virtuel de toxicomanie et de psychiatrie sont uniques. D’une part, parce qu’ils ont été conçus et sont gérés par et avec les Premières Nations de la Colombie-Britannique, mais aussi en raison de la façon dont le programme est accessible. Nous utilisons la plateforme Zoom. Elle est facilement utilisable depuis le domicile des personnes, d’un établissement de soins de santé ou de tout autre endroit où elle se sent à l’aise. Notre personnel est composé d’assistants médicaux qui rencontrent les patients virtuellement pour recueillir des informations et préparer le terrain pour les mettre à l’aise et organiser leur rendez-vous. L’approche est très axée sur le patient, nous adoptons une approche globale et nous veillons à ce que les patients et les prestataires disposent de suffisamment de temps pour interagir d’une manière qui réponde à leurs besoins. Il n’y a donc pas de contrainte liée à la durée des rendez-vous. Nous mettons l’accent sur les principes et les pratiques de sécurité culturelle et d’humilité. Le programme fonctionne sept jours sur sept, y compris les jours fériés, ce qui le rend vraiment simple et accessible pour les membres de la communauté. Nous adoptons une approche globale ou une approche d’équipe pour les deux programmes. Nous considérons donc l’individu dans son ensemble et cherchons à intégrer d’autres services, notamment des services de mieux-être traditionnels, afin de soutenir le patient dans son cheminement vers la santé et le bien-être. Nous travaillons avec des soutiens et des praticiens locaux et communautaires.

Nous avons un processus de sélection et de triage mis au point pour garantir la sécurité culturelle des praticiens du programme. Environ 40 % des médecins et spécialistes de notre programme sont d’origine autochtone. Beaucoup de nos médecins travaillent déjà avec les communautés sur le terrain et ont un lien non seulement avec la communauté, mais aussi avec les paliers de service locaux et régionaux. Il s’agit donc d’un programme vraiment adéquat, axé sur la communauté et les Premières Nations, qui permet aux membres de la communauté de se sentir à l’aise lorsqu’ils accèdent au programme. Nous disposons d’un cadre d’évaluation et nous avons également créé, avec la Dre Aldred, un espace sécurisé pour que les personnes puissent nous faire part de leurs commentaires, qu’il s’agisse de plaintes ou de félicitations, afin que nous puissions continuer à améliorer le programme.

Matthew Kinch : Pour en revenir à ce dernier commentaire sur l’évaluation, les plaintes et les félicitations, je sais qu’il s’agit d’un service relativement nouveau dans la province. Mais pouvez-vous nous en dire plus sur ce que les données nous disent en ce qui concerne l’accès à ces services ?

Megan Hunt : Oui, absolument, et c’est une excellente question. Le programme fonctionne maintenant depuis un peu plus d’un an, et il nous a permis d’examiner concrètement et de comprendre le contexte de l’accès : qui accède au programme, quelles parties du programme sont les plus utilisées, et les différents secteurs ou régions qui y accèdent – âge, sexe, ce genre de choses.

Ainsi, dans le programme du Médecin du jour virtuel des Premières Nations, par exemple, nous avons vu plus de 7 000 personnes participer au programme, et les gens ont vraiment passé plus de 20 à 40 minutes avec nos prestataires de soins, engagés dans des conversations qui sont vraiment axées sur l’établissement d’une relation et, à partir de là, sur la compréhension des différentes composantes de ce qui amène une personne au programme du Médecin du jour et des autres services qui peuvent être importants pour elle. Nous constatons qu’un grand nombre de membres des Premières Nations, inscrits ou non, accèdent au programme, ainsi que les membres de leur famille, qui ne sont peut-être pas des Premières Nations, mais qui sont rattachés à une famille autochtone. Nous constatons également qu’un grand nombre de nos autres groupes autochtones, notamment les Métis, accèdent aussi au programme. Nous remarquons que nos collectivités les plus éloignées, mais aussi des personnes très urbaines, accèdent aux programmes à des taux très élevés. Nous reconnaissons donc que, même si les régions éloignées présentent souvent des obstacles importants à l’accès aux services, nous le constatons également dans les centres urbains. Il y a donc une belle complémentarité entre nos communautés rurales, éloignées ou isolées et nos centres urbains.

Et lorsque nous pensons au programme de médecine spécialisée en traitement de la toxicomanie ou en psychiatrie, nous avons vu plus de 2 000 patients depuis le début de ce programme également. Ce programme consacre énormément de temps aux personnes, généralement entre une heure et une heure et demie avec nos prestataires de soins, mais il est également soutenu par des coordonnateurs de soins qui aident à renvoyer les personnes vers d’autres services qui s’inscrivent dans une approche holistique de soutien aux membres de la communauté, et qui établissent un lien entre le programme virtuel de Médecin du jour virtuel des Premières Nations et le Programme sur l’usage et les dépendances aux drogues, afin d’assurer la continuité des soins, mais aussi la coordination et le soutien d’autres services de santé et de mieux-être. Et puis ce plan de communication, ou cette approche de communication est renvoyé vers les divers foyers de soins primaires, ou les services de soutien à la santé et au mieux-être auxquels une personne est également connectée.

Matthew Kinch : Et Megan, en partant de là, et en reconnaissant le rôle unique de l’Autorité sanitaire des Premières Nations au sein du système provincial, pouvez-vous nous parler de la façon dont cette autorité sanitaire travaille avec les communautés pour innover dans le domaine des soins primaires, de la santé mentale et des services de mieux-être en général ?

Megan Hunt : Oui, absolument. Vous savez, c’est une période tellement stimulante, parce que les fondements édifiés par les Premières Nations ont vraiment donné des résultats au cours des dernières années, pour être maintenant dans un espace où l’on peut vraiment maximiser les possibilités, bien que la COVID ait été une période vraiment difficile. L’empreinte que les Premières Nations ont créée a vraiment permis de faire progresser très rapidement un certain nombre de secteurs de soins primaires, de santé mentale et de mieux-être, pour soutenir nos communautés des Premières Nations. Ainsi, des choses comme ce qu’on appelle les voies de soutien virtuel en temps réel, qui fonctionnent en parallèle avec le programme de Médecin du jour et le Programme de psychiatrie de la médecine de la toxicomanie d’un point de vue provincial, qui créent des soutiens entre pairs. Ainsi, les médecins, les infirmières, les infirmières praticiennes et d’autres professionnels paramédicaux peuvent accéder à des services de soutien avancés d’autres disciplines pour aider les patients et la communauté, en particulier si ces patients sont dans un état critique ou s’ils attendent d’être transportés hors de la communauté pour des niveaux de soins plus élevés.

Nous avons également des approches régionales, locales et nationales pour comprendre réellement et soutenir ces développements uniques de modèles de services de santé et de bien-être en équipe, qui s’appuient sur les forces de la culture et la richesse de la communauté, ce qui est très différent, ou peut être différent, des autres régions de la province ou des approches occidentales de la santé et du bien-être. Et puis, bien sûr, plus récemment, les 15 centres de soins primaires dirigés par les Premières Nations que l’Autorité sanitaire des Premières Nations a mis en place en partenariat avec le ministère de la Santé dans toute la province. Ces centres intégreront les réseaux de soins primaires de la province, mais aussi d’autres soins primaires et spécialisés, dans une perspective d’intégration, de collaboration et de coordination, afin de mieux soutenir les membres des Premières Nations dans leur cheminement et leur parcours de soins, mais aussi pour s’assurer qu’il y a une meilleure intégration ou un meilleur alignement des pratiques culturellement sûres à chacun de ces points d’entrée dans le parcours d’une personne.

Matthew Kinch : Donc, Megan, dans la conception de ce programme, nous parlons de l’importance d’intégrer la voix de la communauté dans ce processus. Pouvez-vous nous parler de la communauté de pratique et de ce que cela signifie pour les communautés et, je pense, de ce que cela signifie pour l’intégration de la sécurité culturelle et de l’humilité dans le programme de manière plus générale ?

Megan Hunt : Absolument. Vous savez, l’une des choses vraiment importantes pour nous lorsque nous avons ouvert la voie virtuelle au Médecin du jour des Premières Nations, mais aussi à la médecine spécialisée en traitement de la toxicomanie et à la psychiatrie, a été de réunir une communauté de pratique qui faisait entendre la voix de la communauté sur le plan local, régional et, bien sûr, provincial, tout en renforçant la capacité d’échanger des connaissances, de créer un environnement d’éducation et de formation, de planification et de progrès dans les deux volets.

Cela inclut donc des personnes qui sont des fournisseurs de mieux-être et des guérisseurs traditionnels, peut-être des directeurs de la santé, ou du personnel de santé mentale et de mieux-être, des médecins, ainsi que des psychiatres, pour allier la richesse des divers domaines de connaissances et d’expérience et vraiment aider à façonner et à faire progresser les volets qui sont en jeu maintenant, mais aussi pour être en mesure de faire une planification future et également pour améliorer ou augmenter la capacité et les compétences de chacune des différentes disciplines, où le personnel ou les personnes qui soutiennent la santé et le mieux-être sur le plan communautaire, ont la possibilité de partager leurs expériences et leurs compétences et de renforcer les capacités ensemble, parce que nous savons que cela prend des approches différentes, et que chaque communauté a différents niveaux de capacité, et c’est une façon de vraiment renforcer la capacité en tirant parti et en utilisant une approche de communauté de pratique.

Matthew Kinch : Dre Aldred, voulez-vous ajouter quelque chose ?

Dre Terri Aldred : Merci, et merci pour cela, Megan. Nous avons également intégré la sécurité culturelle et l’humilité dans notre programme, en travaillant avec les médecins qui s’intègrent dans notre processus de sélection, en sélectionnant des médecins qui font preuve de sécurité culturelle et d’humilité de diverses manières, et qui ont de l’expérience avec les communautés autochtones, ainsi que par d’autres facteurs qui, selon nous, les rendraient aptes à travailler dans nos communautés. En outre, nous offrons également aux médecins des possibilités d’application des connaissances et de formation médicale continue pour les aider à renforcer leurs compétences en matière d’antiracisme, de sécurité culturelle et d’humilité, ainsi que leurs compétences en communication et d’autres compétences pour les aider dans leur travail avec nos patients. Nous tenons des réunions régulières avec les prestataires, et nous y avons invité des aînés et d’autres gardiens du savoir pour qu’ils viennent occuper cet espace à titre de partenaires égaux dans ce travail. Je pense que certaines des initiatives passionnantes que nous envisageons pour l’avenir consistent à élargir notre équipe de soins dans les voies virtuelles pour inclure des guérisseurs traditionnels ou des aînés, ainsi que des conseillers cliniques et des personnes de ce genre. Et donc, il y a un certain nombre de façons que nous essayons d’incorporer au processus de sélection, mais aussi en développant les compétences au fil du temps, en réalisant que la sécurité culturelle ou l’émergence de cette conscience et de cette humilité prend du temps, et c’est un cheminement que nous faisons tous.

Matthew Kinch : Et Dre Aldred, je pense à ce que vous allez faire de ce programme à partir de maintenant. Je sais que nous attendons tous avec impatience l’avenir post-pandémie, et vous avez construit une base solide grâce à ce nouveau service. Je sais que l’évaluation des résultats de santé et de mieux-être est une entreprise à long terme, mais pouvez-vous nous en dire plus sur la pertinence de ce programme pour favoriser un changement dans les résultats de santé et de mieux-être des peuples des Premières Nations en Colombie-Britannique ?

Dre Terri Aldred : Oui, merci beaucoup. Je pense que l’une des choses que j’ai remarquées est que lorsque les gens accèdent à nos parcours virtuels, par exemple, nous recevons beaucoup de commentaires, à la fois pour les sondages que nous envoyons, mais aussi des gens qui écrivent ou répondent dans les médias sociaux, vous savez, beaucoup de félicitations, et même des gens qui nous livrent des commentaires constructifs sur la façon dont nous pouvons nous améliorer. Et je pense que l’une des raisons est que les gens voient ce programme comme étant conçu par les Premières Nations, pour les Premières Nations, et cela donne aux gens un certain niveau de confiance, mais aussi, qu’ils sont habilités à aider à donner des commentaires pour partager leurs expériences, alors qu’ils ne ressentent peut-être pas ce même droit dans d’autres milieux de soins.

Je pense que de plus, cela a vraiment contribué à améliorer l’accès là où il n’y en avait pas, ou pour les personnes qui n’ont peut-être pas de lien avec un fournisseur de soins primaires, ou qui ont perdu ce lien. Ainsi, je pense que nous voyons des personnes qui n’ont pas eu beaucoup de soins primaires récemment, ou depuis longtemps, commencer à accéder aux soins et à faire un suivi régulier, ce qui me semble être une tendance prometteuse.

Vous savez, en ce qui concerne les résultats de santé, il est certain que cela prendra du temps. Et je pense que, d’après mon travail clinique, lorsque nous nous rendons dans des communautés qui n’ont pas de prestataires de soins primaires réguliers et d’autres choses de ce genre, c’est généralement parce qu’un grand nombre de maladies n’ont pas été détectées ou diagnostiquées que l’on considère parfois qu’il y a une augmentation, alors qu’en réalité, on ne fait que découvrir ce qui était déjà là. Et je pense qu’à l’heure du rapport In Plain Sight, où l’on reconnaît enfin le niveau de racisme dont les gens sont victimes, il s’agit d’un obstacle important, tout comme l’importance de développer la conscience et l’humilité culturelles chez nos fournisseurs, de créer des espaces culturellement sûrs qui incluent les Autochtones et leur voix.

Vous savez, je pense que nous allons assister à une augmentation considérable du nombre de personnes ayant accès à ces services et, espérons-le, à de meilleures expériences et à de meilleurs résultats en matière de santé, ce qui me semble très prometteur. Mais cela va certainement prendre du temps, et nous sommes dans une période où nous n’avons jamais été auparavant, où au lieu d’avoir à convaincre les gens qu’il y a un besoin énorme ici, et à convaincre les gens des expériences que les Premières Nations vivent, nous sommes enfin dans un endroit sûr, où nous allons être, où nous travaillons sur la façon dont nous pouvons l’améliorer, sur la façon de traiter les causes sous-jacentes.

Je pense donc que c’est un moment très excitant, mais je pense aussi que nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir. Mais il est essentiel d’établir ces partenariats clés avec les organisations, les communautés et les peuples des Premières Nations, et d’intégrer une approche à double perspective avec les modes de savoir, d’être et de culture autochtones dans les services de soins primaires, et probablement dans tous les services, pour nous assurer que nous allons dans la bonne direction.

Matthew Kinch : Et je pense que c’est un excellent moment pour conclure. Je tiens à remercier la Dre Aldred et Megan Hunt de s’être jointes à nous aujourd’hui. Et si vous voulez en savoir plus sur le programme de Médecin du jour ou sur le service virtuel de toxicomanie et de psychiatrie, je vous encourage à consulter le site www.fnha.ca. Merci beaucoup.

Nous allons maintenant accueillir les gens de Foundry. Foundry est un réseau de centres et de soutien en ligne qui offre aux jeunes de 12 à 24 ans des ressources, des services et du soutien intégrés en matière de santé et de mieux-être. Chaque centre Foundry offre des soins primaires, des services de santé mentale et de lutte contre les dépendances, un soutien par les pairs et les familles, ainsi que d’autres services sociaux, ce qui permet aux jeunes d’obtenir plus facilement de l’aide lorsqu’ils en ont besoin.

Foundry est un partenaire important pour la province, et nous travaillons ensemble pour étendre les centres Foundry à toute la province. Chez Foundry, les jeunes peuvent facilement accéder aux services en se rendant au centre le plus près, en explorant les outils et les ressources en ligne sur foundrybc.ca, ou en se connectant virtuellement grâce à notre nouvelle application Foundry BC.

Aujourd’hui, je vais m’entretenir avec trois membres de l’équipe Foundry. Steve Mathias est le directeur général de Foundry, Suhail Nanji est le responsable des opérations de Foundry Virtual BC, et Alicia Raimundo est analyste commerciale au sein des services virtuels provinciaux de Foundry. Merci beaucoup de vous joindre à nous aujourd’hui. Je voulais commencer, Steve, par vous poser une question. Nous parlons souvent des difficultés que rencontrent les jeunes et leurs familles lorsqu’ils cherchent à obtenir des services de santé mentale. Pouvez-vous nous dire un peu comment le modèle Foundry relève certains de ces défis ?

Steve Mathias : Bonjour, Matthew, et merci pour cette question et cette introduction. Je suis psychiatre et je travaille avec des jeunes depuis plus de 20 ans. Je pense que lorsque nous avons commencé à essayer de comprendre pourquoi les jeunes avaient du mal à accéder aux services, nous avons constaté qu’il y avait souvent une abondance de services disponibles pour les jeunes dans les communautés, mais qu’ils se trouvaient derrière des portes individuelles, dans des endroits qui étaient en quelque sorte éparpillés dans la communauté. Et il était vraiment difficile pour les jeunes de savoir où aller.

De plus, ils devaient souvent se diagnostiquer eux-mêmes avant de pouvoir obtenir l’aide dont ils avaient besoin. Ainsi, ils devaient savoir s’ils souffraient ou non d’une maladie mentale modérée ou grave, plutôt que légère ou modérée. Ils devaient parfois savoir s’ils souffraient d’anxiété ou de dépression. Ils devaient souvent savoir si leur consommation de drogues était problématique ou non. Et cela parce qu’ils se présentaient souvent à une porte et à un service et qu’on leur disait qu’ils ne répondaient pas vraiment aux critères du service en question. Donc, ils étaient souvent refusés.

Nous savions également que les jeunes avaient du mal à accéder à la médecine familiale ou aux soins primaires, souvent parce que leur médecin de famille avait pris sa retraite ou était si âgé qu’il ne pouvait pas vraiment fournir le service que les jeunes recherchaient. Nous avons donc décidé de changer le modèle existant et de demander aux jeunes ce dont ils avaient besoin, et ce qui est ressorti de ces échanges, c’est qu’ils voulaient un endroit où ils pouvaient aller, en qui ils avaient confiance et où tous ces services pouvaient être offerts sous un même toit. Et c’est là qu’est née l’idée de Foundry.

Imaginez donc une coopérative de services dans certaines collectivités, jusqu’à 15 à 20 organisations travaillant ensemble pour fournir des soins. Ces services ne sont pas seulement axés sur la santé mentale et la lutte contre les dépendances, mais aussi sur la plupart des services essentiels, services de santé ou services sociaux, dont les jeunes ont besoin pendant la période charnière de 12 à 24 ans. Ainsi, tous nos centres offrent des services de santé mentale, de lutte contre les dépendances, de soins primaires et de services sociaux, en particulier des services de soutien à l’emploi. Et maintenant, nous sommes vraiment, vraiment heureux d’avoir de jeunes travailleurs de soutien dans tous nos centres : des jeunes ayant une expérience vécue, formés et qui redonnent au suivant en travaillant auprès d’autres jeunes qui viennent nous voir afin qu’ils puissent les aider à s’orienter et soutenir leur parcours lorsqu’ils viennent chercher de l’aide.

Il s’agit donc d’un parcours unique pour nous. Et l’ajout de services virtuels a vraiment commencé à remédier au problème que nous avons toujours connu, à savoir que beaucoup de nos services physiques ne sont pas facilement accessibles aux jeunes, soit parce qu’ils sont trop éloignés, et cela peut être aussi peu que 10 kilomètres, mais c’est tout simplement trop loin pour qu’ils viennent, ou parce que les horaires ne leur conviennent pas, ou parce qu’ils ne sont pas à l’aise dans un lieu public. Ainsi, avec la COVID, nous avons vraiment vu la possibilité d’ajouter des soins et des services virtuels. Et c’est réellement un domaine que nous avons vu s’épanouir au cours de l’année dernière, et nous avons eu de très bons retours sur ces services.

Matthew Kinch : Et je me demande, Steve et Al, si vous pouvez nous parler de l’origine de l’idée des services virtuels Foundry ?

Steve Mathias : Je pense que je commencerai par dire que c’est quelque chose que nous avons vu émerger en Australie, à partir de ce que l’on appelle le modèle Headspace, qui n’est pas sans rappeler Foundry, dans la mesure où il s’agit de centres qui ont pignon sur rue et qui sont consacrés aux jeunes et principalement axés sur la santé mentale. Headspace a développé e-Headspace, un service virtuel extrêmement populaire auprès des jeunes en Australie.

Nous les avons consultés pendant plusieurs années sur l’idée de fournir des soins virtuels, sachant que nous avons une population assez importante dans les communautés rurales et éloignées de cette province et que les centres, étant donné qu’ils peuvent prendre deux ou trois ans pour démarrer, ne seraient probablement pas prêts quand ils en auraient besoin. Donc, c’est quelque chose que nous avons commencé il y a cinq ou six ans, en discutant, et la COVID nous a vraiment poussés, mais je pense que c’est une bonne façon d’avancer dans cette direction. Al, qu’ajouteriez-vous à cela ?

Alicia Raimundo : Alors, une chose qui était vraiment importante pour moi, et une sorte de parcours personnel, c’était de créer les choses que j’avais besoin d’utiliser quand je grandissais et d’être la personne dont j’avais besoin quand je traversais une période vraiment difficile lorsque j’étais plus jeune. Et pour moi, il est très important d’avoir du soutien en ligne vraiment, vraiment génial et accessible, surtout pour beaucoup de jeunes qui ont l’impression que leur communauté ne les soutient pas vraiment ou qu’ils ne savent pas comment accéder aux services dans leur communauté, ou qu’ils se débattent avec leur identité de genre ou leur sexualité, et qu’il est difficile de trouver des solutions à ces problèmes quand on vit dans une petite communauté ou quand vous savez que la mère de votre meilleur ami dirige peut-être le centre de jeunesse local.

Et donc, pour moi, j’ai toujours voulu construire quelque chose de vraiment génial, en ligne. C’est là où se trouvent les gens comme moi, et c’est ce qui me passionne le plus. Et il était également très important que nous puissions offrir des services en ligne vraiment remarquables et dans une application qui soit facile à utiliser, et attrayante. Et je pense que d’autres endroits et d’autres applications ont essayé de faire des choses similaires. Et je pense que si nous avons réussi à avoir autant d’utilisateurs en si peu de temps, c’est parce que nous avons cocréé cette application avec un groupe incroyable de jeunes de toute la province qui voulaient vraiment un service comme celui-là dans leur communauté, et nous nous sommes vraiment concentrés sur les jeunes des régions rurales et éloignées de la province pour comprendre ce qui ferait de l’application Foundry BC quelque chose qu’ils voudraient utiliser, quelque chose qui leur apporterait, qui leur serait utile dans leurs communautés, pour leurs amis et dans leurs vies. Et c’est ainsi que nous avons abouti à ce que nous avons aujourd’hui. C’était une expérience extraordinaire de travailler avec des jeunes et des membres de leur famille pour construire quelque chose qui réponde à leurs besoins et qui comporte des fonctions qu’ils veulent vraiment utiliser. Et donc c’était une expérience vraiment géniale. Et cela me permet vraiment de construire quelque chose qui fonctionnera pour les jeunes d’aujourd’hui, mais aussi d’atteindre mon objectif personnel qui est d’être celle dont j’avais besoin quand j’étais plus jeune, et de faire en sorte que ces services existent. Donc, les jeunes d’aujourd’hui ont un parcours plus facile que le mien.

Matthew Kinch : Pour faire suite à ce dernier commentaire, nous allons passer à un court message de Sidney Spence, qui est conseiller pour la jeunesse auprès de Foundry, et qui va nous en dire plus sur ce sujet.

Sidney Spence: Donc, en tant que membre d’une communauté isolée, nous avons si peu de ressources ici. Et ce qui est frustrant avec celles que nous avons, c’est qu’elles sont principalement ouvertes pendant les heures de cours, c’est ce que beaucoup d’élèves me disent. Depuis notre lancement public, j’ai eu l’honneur de partager cette application avec deux jeunes qui en avaient désespérément besoin. Et c’était incroyable de voir leurs visages s’illuminer. Et l’un de mes enfants de 13 ans, une fille de 13 ans avec qui j’ai partagé cette application, a dit « c’est tellement génial ». Et je pense que cela résume pour moi ce que cette application va faire pour les communautés comme la mienne.

Matthew Kinch : Et je me demande, en pensant à certaines des idées que vous avez évoquées, si nous pourrions revenir en mars et avril de l’année dernière, Steve, lorsque la pandémie de COVID-19 a commencé. Tous les centres Foundry doivent alors fermer leurs portes en raison des restrictions de santé publique. Et assez rapidement, Foundry doit se tourner vers l’avenir et commencer à réfléchir à la manière dont ces services peuvent être fournis virtuellement. Quelle a été votre première pensée ?

Steve Mathias : Je pense que notre première pensée a été : eh bien zut – cela risque de nous mettre sur la touche pendant des mois. Et ce groupe de centres, donc à cette époque, nous avions 11 centres, nous venions d’ouvrir le 11e. Et ils recevaient littéralement des centaines de personnes, des jeunes, qui franchissaient leurs portes. Je pense que l’année dernière, en 2019, nous avions vu près de 10 000 jeunes. Et nous avons très vite été dépassés par l’idée que tous ces jeunes qui avaient besoin des services de Foundry ne puissent pas y accéder.

Et à notre insu, nos centres ont rapidement changé de cap pour commencer à fournir des services en ligne par le biais de leurs propres mécanismes. Que ce soit avec Microsoft Teams ou de Zoom, ils ont tous fait le changement en une ou deux semaines pour fournir ces soins. Mais nous avons constaté qu’il y avait toujours une baisse du nombre de services auxquels les jeunes pouvaient avoir accès, et nous étions aussi conscients, évidemment, que les jeunes qui ne vivaient pas dans les communautés où se trouvaient les centres éprouvaient des difficultés. Et de nombreuses cliniques autres que celles de Foundry étaient en train de fermer, ainsi que des cliniques de santé publique.

Nous avons donc convoqué une réunion des responsables de nos centres, qui s’est tenue à la fin de mars. Nous avons demandé aux gens s’il était possible de rassembler toutes les ressources dont ils disposaient, les ressources de consultation que nous avions, et si nous pouvions organiser une réponse efficace pour que les jeunes de la province puissent obtenir l’aide dont ils avaient besoin. Et la réponse a été extraordinaire. C’était un grand moment pour nous, car nous n’avions jamais fait cela auparavant en tant que réseau. Mais en l’espace de deux semaines, nous avions créé un horaire, un horaire du lundi au vendredi, où des conseillers étaient disponibles pour les jeunes de la province, nous avions un numéro 1-833, et les jeunes de villes et de municipalités qui n’avaient jamais reçu de services de Foundry auparavant ont commencé à appeler. C’était tout à fait remarquable. C’est à partir de là que nous avons pu embaucher notre propre personnel clinique en juin et commencer à fournir le service que vous voyez aujourd’hui.

Matthew Kinch : En lien avec ce dernier commentaire, nous allons passer à un témoignage de Christine Harris, qui travaille pour Foundry en tant qu’assistante familiale, pour en savoir plus sur son expérience.

Christine Harris : Eh bien, je peux simplement parler de mon travail avec une mère qui est au milieu de nulle part, littéralement. J’ai eu une mère célibataire et une autre famille qui se trouvent dans une région très éloignée, et elles n’ont personne, vraiment personne. Sans le service virtuel de Foundry, elles n’auraient reçu aucune aide. Elles devaient se rendre à Vancouver ou à Kelowna, et je pense qu’il y a environ 10 heures de route vers ces deux villes pour essayer d’obtenir de l’aide pour leur proche, pour leur famille. Donc, le fait qu’elles puissent maintenant être toutes les deux dans leur propre chambre, sur leur téléphone, et obtenir le même type de services grâce au service virtuel de Foundry, c’est juste incroyable.

Matthew Kinch : Je me demande aussi, et je vais peut-être laisser Al et Suhail répondre à cette question, si l’un des objectifs principaux de Foundry est de créer un accès équitable aux soins pour les jeunes. Lorsque vous avez commencé à offrir des services virtuels, pouvez-vous nous parler de la façon dont vous avez relevé certains des défis technologiques que les gens ont pu rencontrer ? Je pense en particulier à la façon dont vous avez abordé la technologie avec les jeunes qui n’avaient pas forcément accès à leur propre téléphone ou ordinateur ?

Alicia Raimundo : Oui, c’est une excellente question, et je pense que la conception de ce projet avec un groupe incroyable de 20 jeunes de toute la province, surtout ceux venant de communautés rurales et éloignées, signifie que nous avons en quelque sorte parlé à beaucoup de gens qui n’avaient pas le meilleur accès à Internet ou ce que nous avons découvert en parlant aux jeunes, c’est qu’ils avaient un appareil quelconque, mais il était vieux, il pouvait s’agir d’un appareil familial, et si c’était un téléphone, comme un téléphone intelligent, ils n’avaient peut-être pas vraiment de données sur ce téléphone.

Et donc, c’était vraiment génial que nous ayons ce Conseil des jeunes, qui peut nous donner une image très claire de ce à quoi ressemble leur accès. C’est pourquoi nous avons fait en sorte que l’application soit accessible avec une connexion à Internet même très lente, même si elle n’est pas très rapide, et que vous puissiez accéder aux services. Et quand vous participez à un rendez-vous, vous avez la possibilité de faire de la vidéo, de la messagerie audio, ou un appel téléphonique. Et, généralement, les jeunes trouvent l’une de ces options accessibles.

Je dirais également que l’une des choses sur lesquelles nous continuons à travailler est que, bien que les jeunes disposent de la technologie, ils n’ont pas toujours un espace sûr pour pouvoir prendre un appel. Dans ce cas, les rendez-vous par messagerie sont beaucoup plus fréquents, car les jeunes n’ont pas d’espace où ils pourraient parler librement à la maison. C’est donc l’un des domaines dans lesquels nous avons observé cette évolution, mais nous nous sommes vraiment attachés à rendre cette application aussi légère que possible, à ce qu’elle nécessite le moins de données et le moins d’Internet possible pour être opérationnelle. Et, si la technologie est un obstacle majeur pour les gens, et qu’ils ne peuvent pas aller sur la version Web de l’application ou télécharger l’application, alors nous avons un autre moyen de les amener à un rendez-vous. Et c’est tout simplement génial de pouvoir créer tous ces choix pour les gens afin de répondre à la situation dans laquelle ils se trouvent.

Matthew Kinch : Et Suhail, voulez-vous ajouter quelque chose, peut-être en parlant de la différence que cela a fait pour les clients qui ont accès aux services dans les régions rurales ou éloignées de la province ?

Suhail Nanji : Oui, absolument. Merci pour cette question, Matthew. Donc, en ce qui concerne les données, nous sommes très heureux de voir que nous atteignons les jeunes et les parents-substituts dans toute la province, que ce soit à Prince Rupert, à Duncan, dans des zones urbaines comme Vancouver et Surrey, jusqu’à Revelstoke. Et ce qui est assez enthousiasmant aussi, en matière de base de clients, de données d’enquête sur les clients, c’est que nous savons que 32 % de nos clients qui ont accès à nos services disent qu’ils ne seraient allés nulle part si nos services n’avaient pas existé.

Matthew Kinch : Nous pouvons maintenant nous tourner vers Al, et Al, peut-être pourriez-vous nous parler un peu de, vous savez, étant donné que ce service n’a qu’un an : que feriez-vous différemment si vous saviez ce que vous savez maintenant ?

Alicia Raimundo : Je pense que si je devais recréer le service aujourd’hui avec toute l’information dont je dispose depuis un an, je pense que je voudrais vraiment m’assurer que nous continuons à offrir un programme accessible aux jeunes de toute la Colombie-Britannique, que nous savons que nous pouvons fournir les services en ligne vraiment fantastiques que les jeunes espèrent. L’une des choses sympas survenues pendant la COVID, ce qui est bizarre à dire, c’est que je travaillais dans le domaine de la santé mentale en ligne depuis 10 ans, et j’avais les mêmes conversations tous les jours avec des fournisseurs de services qui ne croyaient pas qu’on pouvait offrir de bons services en ligne. Et c’était sympa, avec la COVID, parce que tout le monde a compris, en quelque sorte, et a été super innovant et ne voulait pas arrêter d’offrir des services. Donc, ils ont trouvé comment le faire en ligne, j’en suis vraiment heureuse et j’espère que nous pourrons garder cette énergie à l’avenir.

Matthew Kinch : Et peut-être Steve, alors que nous nous tournons tous vers l’avenir post-pandémie, je me demande si vous pouvez nous parler de la façon dont la pandémie a vraiment accéléré l’adoption de la technologie, et quels sont vos plans pour l’avenir en ce qui concerne ces services ?

Steve Mathias : Je ne pense pas qu’il y ait eu de moment, du moins dans ma génération, où nous avons pu mieux illustrer le vieil adage selon lequel « la nécessité est la mère de l’invention » que pendant la pandémie. Je pense que nous avons vu des organismes gouvernementaux très lents, ou traditionnellement lents, agir à une vitesse incroyable pour aider des partenaires tels que Foundry à accélérer l’adoption de nouvelles technologies, et même à en créer de nouvelles.

Et c’est vraiment passionnant, parce que nous avons vu des obstacles qui étaient historiquement en place tomber et nous permettre d’aller de l’avant. Évidemment, certains contrôles et équilibres sont nécessaires, mais nous avons fait relativement peu de mal en faisant ce travail. Nous sommes donc très heureux d’en être arrivés là. Je pense que nous avons dû évoluer parce qu’avec la COVID, nous devions vraiment nous concentrer sur les soins virtuels. Donc, la prestation de services virtuels. Maintenant, ce que nous voulons faire, c’est vraiment examiner comment une application, une technologie que nous avons, peut être incorporée dans la pratique quotidienne dans nos centres de briques et de mortier, afin qu’elle puisse être utilisée pour renforcer les services en personne déjà existants. Et pour qu’un jeune puisse vraiment, pleinement, explorer ses préférences. Et cela peut ne pas être uniquement virtuel ou uniquement en personne, mais leur permettre de faire les deux, et de passer de l’un à l’autre en fonction de leur journée, de leur disponibilité, de la semaine et de ce qui peut se passer dans leur vie. Nous savons donc que plus les services sont pratiques pour les jeunes, plus ils sont susceptibles d’y accéder.

Et donc, c’est vraiment l’avenir pour nous, c’est d’essayer de faire en sorte que notre technologie et nos soins virtuels soient vraiment intégrés dans les services de briques et de mortier qui existent déjà, en gardant à l’esprit que nous voulons vraiment nous assurer que nous atteignons les jeunes dans les communautés rurales et éloignées qui ne sont peut-être pas en mesure d’accéder à un service pour le moment, donc c’est probablement surtout virtuel. Mais nous voulons aussi nous assurer que les jeunes qui ont besoin d’assister à des réunions en face à face, parce qu’ils sont isolés, puissent le faire. Et donc, c’est cet équilibre que nous finirons par trouver. Et je pense que c’est vraiment l’avenir des soins de santé pour nous ici, et l’avenir de la prestation de services pour les jeunes.

Matthew Kinch : Merci, Steve. Je pense que c’est un bon moment pour conclure, et je veux simplement vous remercier tous les trois d’avoir participé à ce balado aujourd’hui, et d’avoir été des pionniers en matière de services pour les jeunes en Colombie-Britannique. Et pour ceux qui nous écoutent et qui veulent en savoir plus, vous pouvez explorer les outils et les ressources en ligne à foundrybc.ca. Vous pouvez également trouver la nouvelle application Foundry BC sur toutes les principales plateformes. Merci beaucoup.

Loretta O’Connor : Merci à Matthew Kinch et à tous les experts et participants avec qui il a échangé aujourd’hui, notamment la Dre Terri Aldred, Megan Hunt, Steve Mathias, Alicia Raimundo, Sidney Spence, Christine Harris et Suhail Nanji. Nous vous sommes reconnaissants d’avoir partagé vos points de vue et vos expériences avec nous aujourd’hui.

Nous sommes enchantés d’avoir pu aussi en savoir plus sur le programme virtuel de Médecin du jour pour les Premières Nations de la Colombie-Britannique ainsi que sur Foundry Virtual, une ressource complète en santé mentale et bien-être destinée aux jeunes de la province. Ces deux programmes témoignent du leadership de la Colombie-Britannique dans le domaine de la santé mentale et de la prise en charge des dépendances, et les deux sont d’excellents modèles dont les autres provinces et territoires pourraient s’inspirer.

C’est avec cet épisode que se termine la série de balados Pratiques prometteuses, produite par les premiers ministres des provinces et territoires. L’objectif des premiers ministres avec ces balados était de contrer les préjugés associés à la maladie mentale et aux problèmes de dépendances et de vous faire savoir que des pratiques novatrices sont en cours dans chaque province et chaque territoire.

J’espère que vous avons pu, avec cette série, nous rapprocher de ces objectifs. Nous souhaitons également remercier chaleureusement Scott Moe, premier ministre de la Saskatchewan, ainsi que Sandy Silver, premier ministre du Yukon, qui ont été les pionniers de cette initiative.

Encore une fois, merci à tous de nous avoir écoutés. Pour plus de renseignements, nous vous invitons à consulter notre site Web à pmprovincesterritoires.ca.

 

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