PRATIQUES PROMETTEUSES
Un balado sur la santé mentale et les dépendances
Épisode 5 : Nouvelle-Écosse
Épisode 5 : Améliorer l’accès aux soins (N-É)
22 avril 2021 – Grâce aux soins virtuels, Santé Nouvelle-Écosse a été en mesure d’offrir la souplesse nécessaire et de joindre les gens sur le terrain afin de réduire les temps d’attente pour des services non urgents d’aide en matière de dépendances et de soins de santé mentale au Cap-Breton et dans le reste de la Nouvelle-Écosse. Cette innovation dans le domaine de la santé mentale en ligne permet d’améliorer l’accès et la disponibilité des services, et fait en sorte qu’un plus grand nombre de Néo-Écossais peuvent recevoir les bons soins, à l’endroit et au moment où ils en ont besoin.
Notes d’épisode :
Ressources
- L’Équipe mobile de crise en santé mentale – composez le 1 888 429-8167
Loretta O’Connor : Bienvenue dans le balado Pratiques prometteuses. Voici maintenant le cinquième des 13 épisodes de cette série sur la santé mentale et les dépendances. Cette série de balados est un projet mis sur pied par les premiers ministres des provinces et territoires. Elle vise à faire connaître les pratiques prometteuses qui ont cours à l’heure actuelle dans chaque province et chaque territoire. Dans chaque épisode, nous vous présentons des experts du secteur et nous vous en dirons plus sur des pratiques et programmes novateurs. L’objectif des premiers ministres avec ce balado est de réduire les préjugés associés à la maladie mentale et aux problèmes de dépendances et de favoriser, entre les provinces et les territoires, une approche plus ciblée et axée sur la collaboration.
Je suis Loretta O’Connor, directrice générale du Secrétariat du Conseil de la fédération, un organisme qui appuie le travail des premiers ministres des provinces et territoires. Si vous nous écoutez aujourd’hui, ou que vous connaissez quelqu’un qui est aux prises avec des problèmes, de l’aide est disponible. S’il vous plaît, demandez de l’aide si vous en avez besoin. Aujourd’hui, nous sommes en Nouvelle-Écosse ou encore en Mi’kma’ki, le territoire traditionnel du peuple Mi’kmaw.
Reconnaissant que les problèmes de santé mentale étaient en hausse dans la province, avant même qu’ils ne soient exacerbés par le COVID-19, le premier ministre de la Nouvelle-Écosse s’est engagé à adopter une approche proactive pour traiter les problèmes de santé mentale et des dépendances. Dans cet épisode, nous nous rendons sur l’île du Cap-Breton – à la zone de santé Est de la Nouvelle-Écosse – pour entendre parler d’une initiative visant à réduire les temps d’attente pour les services de santé mentale et de dépendances.
Tout d’abord, nous accueillons le premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Iain Rankin, qui nous parlera des récents travaux de la province pour améliorer l’accès aux services. Nous entendrons également le ministre de la Santé et du Mieux-être, et du Bureau de la santé mentale et des dépendances, Zach Churchill, qui présentera le sujet du balado de cette semaine.
Ceci est une traduction du message livré par le premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Iain Rankin. Ses propos ont été enregistrés en anglais.
Premier ministre Iain Rankin : La santé mentale est un enjeu d’importance en Nouvelle-Écosse et dans tout le Canada. Nous sommes de plus en plus conscients des effets de la santé mentale sur notre santé physique et sur notre vie de tous les jours, mais nous devons en faire plus. Lorsque je suis devenu premier ministre, j’ai précisé ma vision pour la Nouvelle-Écosse. C’est une vision où les Néo-Écossais profitent d’un meilleur accès à l’aide dont ils ont besoin. La modernisation des soins de santé est une priorité pour moi, et nous augmentons les dépenses de santé dans des domaines importants comme la santé mentale et les dépendances.
La dernière année a été extrêmement difficile pour plusieurs Néo-Écossais et les besoins en soins de santé mentale et services pour les dépendances n’ont jamais été aussi grands. Personnellement, je sais que les troubles de santé mentale peuvent être extrêmement difficiles et peuvent imposer une forte pression aux personnes et à leurs familles. J’ai un ami très proche qui est policier. Il a travaillé dans plusieurs communautés où la vie est très dure. Les choses qu’il a vues et les expériences qu’il a vécues ont contribué au stress post-traumatique chronique qui l’afflige. C’est un phénomène qu’il arrive à contrôler, mais cela me rappelle aussi les défis avec lesquels doivent composer les Néo-Écossais tous les jours.
Je me fais du souci pour les Néo-Écossais qui vivent ce genre de difficultés et c’est pourquoi mon gouvernement fait des investissements importants dans les soins de santé mentale. Cette année, notre gouvernement investit 336,5 millions de dollars dans la santé mentale, une augmentation de 20 millions, ce qui représente le plus important investissement dans ce domaine de toute l’histoire de notre province. Cette somme comprend 1,5 million de dollars pour la mise sur pied du nouveau Bureau de la santé mentale et des dépendances et une augmentation de 12,3 millions de dollars pour de nouveaux programmes de santé mentale, soit :
- des séances d’intervention ponctuelles de courte durée visant à offrir un accès rapide à du soutien en santé mentale;
- des carrefours de prise en charge du sevrage pour aider les Néo-Écossais qui sont aux prises avec une dépendance de consommation de substances;
- et des options pour des soins de santé mentale en virtuel afin d’élargir l’accès à des services et à du soutien pour les Néo-Écossais.
Nous croyons que ces investissements sont une prochaine étape importante pour améliorer les soins de santé mentale en Nouvelle-Écosse et pour aider les Néo-Écossais à avoir accès aux soins dont ils ont besoin. Mais nous savons qu’il faut en faire plus. Et nous le ferons. La pandémie a amplifié les disparités connues de longue date. Elle a notamment contribué à accentuer les injustices historiques et à souligner la plus grande vulnérabilité des communautés marginalisées. Nous savons que nous devons aussi combler les inégalités et qu’il nous faut créer une société plus juste et plus équitable, notamment en ce qui concerne les soins de santé.
Avec la mise sur pied du premier Bureau de la santé mentale et des dépendances dans la province, nous voulons nous montrer plus proactifs. Sous la direction de l’administratrice en chef de la santé mentale et de la toxicomanie, ce nouveau bureau assurera la direction et la coordination entre les divers organismes, ministères et partenaires afin d’améliorer les programmes et l’accès, et de favoriser de meilleures perspectives de santé. Je m’engage à améliorer le secteur de santé de la province afin qu’il réponde mieux aux besoins de la population, soit mieux préparé pour l’avenir et en mesure d’assurer un mieux-être accru pour tous. Au cours de la dernière année, les Néo-Écossais ont fait preuve d’une force et d’une résilience sans précédent et d’un engagement qui a permis d’accorder la priorité aux personnes d’abord. Des Néo-Écossais de toutes les régions de la province m’ont dit qu’ils souhaitaient une meilleure santé mentale pour eux-mêmes, pour leurs amis et pour leurs familles.
Je veux que les Néo-Écossais sachent que je suis à l’écoute, tout comme le ministre de la Santé et du Mieux-être. Cette question est d’une grande importance pour nous, tout comme la santé de tous les Néo-Écossais. J’ai bon espoir qu’en travaillant ensemble, nous pourrons concrétiser notre vision d’une santé mentale et d’un mieux-être pour tous.
Ceci est une traduction d’un balado qui a été enregistré en anglais.
Ministre Zach Churchill : La maladie mentale et les dépendances ont des effets sur chacun d’entre nous et nous savons que lorsque les gens n’obtiennent pas les soins dont ils ont besoin, les répercussions sont considérables pour les personnes touchées, leurs familles et pour nos communautés, ce qui a aussi une influence sur notre économie et notre société dans son ensemble. Aucun d’entre nous n’est à l’abri de la maladie mentale ou de problèmes de dépendances. Ils peuvent survenir de façon soudaine, comme n’importe quelle autre maladie. Dans une année, chez nous, en Nouvelle-Écosse, une personne sur cinq vivra personnellement un problème de santé mentale ou une maladie mentale. Ensemble, nous avons la responsabilité d’agir, collectivement, afin d’améliorer et de prendre en charge la santé mentale de nos familles, de nos amis, de nos voisins et de nos collègues de travail.
Des investissements en santé mentale et en lutte contre les dépendances ont été réalisés pour que des services soient offerts à tous les Néo-Écossais dans le cadre du système de santé à financement public. Nous avons amélioré l’accès aux services et les délais pour leur obtention en embauchant plus de personnel pour l’admission et pour nos lignes d’aide en cas de crise, ainsi que pour les services en santé mentale et dépendances dans nos communautés. Nous avons aussi ajouté des services de soins en virtuel, notamment un service que nous appelons MindWell-U et du soutien en thérapie offert en ligne. En tant que ministre de la Santé et du Mieux-être et ministre responsable de la santé mentale et des dépendances, l’une de nos priorités au ministère est d’offrir de meilleures perspectives de santé mentale pour les Néo-Écossais, et nous continuons d’apporter des améliorations considérables grâce aux investissements supplémentaires que nous avons faits. Toutefois, nous savons qu’il faudra faire plus et que nous devons faire mieux ici dans la province.
Les temps d’attente sont l’un des aspects que nous travaillons activement à améliorer, parce que nous voulons que les Néo-Écossais aient accès à des services plus rapidement lorsqu’ils en ont besoin. Avec leurs équipes, Samantha Hodder, directrice principale du programme de santé mentale et dépendances et Dr Andrew Harris, directeur médical principal de ce programme, ouvrent la voie vers la diminution des temps d’attente dans la province. Ensemble, ils sont déterminés à permettre aux personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale, y compris des dépendances, à mieux contrôler les troubles qui les affligent et à cheminer vers la guérison. Sam et Andrew partagent une vision avec notre gouvernement selon laquelle les Néo-Écossais qui ont besoin de soins en santé mentale et dépendances recevront les bons soins avec le bon fournisseur, au bon endroit et au bon moment. Et je sais que concrétiser cette vision est tout un exploit en soi, mais Sam et son équipe sont très motivées et mettent en place un plan quinquennal pour ce faire. Ce plan s’appelle Directions 2025.
Nous voyons déjà des réussites dans la réduction des temps d’attente ici dans la province. Et je souhaite assurer les Néo-Écossais que toute personne en crise ayant besoin de soins urgents pourra en recevoir sans tarder. Depuis 2018, les temps d’attente se sont grandement améliorés pour les personnes qui sont considérées comme ayant des besoins urgents pendant le triage. Les clients sont vus dans un délai de sept jours, conformément aux normes nationales. Les temps d’attente pour les cas non urgents se sont également améliorés de manière spectaculaire en Nouvelle-Écosse, la plupart des Néo-Écossais obtenant des services dans un délai de 28 jours, conformément à la norme nationale. C’est là une réduction de l’ordre de 86 % de nos temps d’attente. Nous sommes donc passés d’un délai d’attente de près de 210 jours à près de 29 jours pour les cas non urgents. Je souhaite remercier les travailleurs de première ligne du secteur de la santé mentale qui travaillent avec nous pour concrétiser le tout et qui ont toujours offert ces services et travaillé fort pour répondre aux besoins des gens de notre communauté. Vous savez, leur compassion, leur engagement et leur travail acharné sont réellement inspirants et ils méritent tous nos remerciements chaleureux.
Dans quelques instants, vous entendrez Sam Hodder et le Dr Harris qui parleront de leur travail dans la municipalité régionale du Cap-Breton pour réduire les temps d’attente, mieux répondre aux besoins de la population, offrir de meilleurs soins et changer les choses dans la vie des gens. S’appuyant sur des investissements déjà réalisés, le projet pour la réduction des temps d’attente au Cap-Breton ciblait le faible rendement en matière de temps d’attente et comprenait aussi des évaluations de mieux-être pour les clients en attente d’un nouveau triage, des interventions de courte durée, au besoin, ainsi que des rendez-vous plus tôt avec des cliniciens communautaires. Ce projet permettait aussi de préciser et de prendre en charge les besoins en personnel et les postes continuellement à pourvoir dans les cliniques de santé mentale et de dépendances de la région industrielle du Cap-Breton, avec de la publicité ciblée de promotion et d’offre d’emploi, qui est réellement parvenue à maximiser la capacité et les plages horaires de nos équipes cliniques qui travaillent dans la région.
Le projet du Cap-Breton est une réussite, mais nous n’avons pas l’intention de nous reposer sur nos lauriers. Notre travail pour combler les lacunes dans les services et éliminer les obstacles à l’accès aux soins dans toutes les régions de la province ne fait que commencer en réalité.
Dr Andrew Harris : Je m'appelle Andrew Harris. Je suis le directeur médical principal du Programme de santé mentale et de traitement des dépendances à Santé Nouvelle-Écosse. Je suis psychiatre et je travaille au complexe hospitalier QE2 à Halifax. Je suis psychiatre de liaison et je travaille principalement dans les services de soins intensifs médico-chirurgicaux des six hôpitaux de la région métropolitaine de Halifax.
Samantha Hodder : Je m'appelle Sam Hodder, je suis la directrice principale du Programme de santé mentale et de traitement des dépendances à Santé Nouvelle-Écosse. Je codirige ce programme avec le Dr Andrew Harris, qui est le directeur médical principal pour la santé mentale et la lutte contre les dépendances, et avec les chefs de psychiatrie de la province et les directeurs de la santé mentale et de la lutte contre les dépendances dans le cadre de notre planification provinciale. L'un des éléments clés de cette planification était l'amélioration de l'accès et de la disponibilité. Il n'existait pas de stratégie unique permettant d'apporter ces améliorations en Nouvelle-Écosse, ou plus précisément dans la région du Cap-Breton.
Dr Andrew Harris : Le Cap-Breton est, depuis un certain temps, aux prises avec un problème de ressources. Ils sont également confrontés à certains problèmes de distribution des services. C'est une grande région géographique avec une population importante qui ne dispose pas de certaines des infrastructures que nous avons la chance d'avoir dans la zone centrale avec le transport, les services d'autobus et d'autres choses du genre. Donc, il s'agit vraiment de régler un certain nombre de problèmes chroniques pour les Néo-Écossais vivant au Cap-Breton pendant de nombreuses années.
Loretta O’Connor : Santé Nouvelle-Écosse procure des services de soins de santé aux Néo-Écossais. Cet organisme veille au fonctionnement des hôpitaux, des centres de santé et des programmes communautaires dans quatre grands secteurs géographiques de la province. Chaque secteur assure la prestation de programmes et de services locaux, assure la direction opérationnelle et clinique des soins de santé et aide à la planification provinciale. Le secteur est, où se trouvent les services dont nous parlerons dans ce balado, comprend l’île du Cap-Breton et les régions de Guysborough et d’Antigonish. Les trois autres secteurs sont le centre, qui comprend Halifax, la région de la Côte-Est et de West Hants; le secteur nord, avec les régions de Colchester-East Hants, de Cumberland et de Pictou; et le secteur ouest, qui comprend les régions de la vallée d’Annapolis, de la Côte-Sud et du Nova Sud-Ouest.
Samantha Hodder : L'une des choses qui se sont produites pendant la COVID-19 a été une accélération des offres de soins virtuels. Les gens et les prestataires sont devenus beaucoup plus à l'aise pour proposer des thérapies, un peu comme nous le faisons aujourd'hui, en utilisant ce podcast et un espace virtuel. Nous le savions et l'avions prévu dans notre plan depuis un certain temps en ce qui concerne l'augmentation des options de soins virtuels. Avant la pandémie, ou avant l'état d'urgence en Nouvelle-Écosse, environ 8 % de nos services étaient offerts dans un espace virtuel. Et pendant l’apogée de la pandémie, jusqu’à environ 70 % de nos services étaient offerts en virtuel. Nous nous sommes en quelque sorte stabilisés autour de 50 % à l'heure actuelle.
Dr Andrew Harris : En ce qui concerne nos services de santé mentale en ligne, deux choses. D'abord, il s'agissait d'aborder en temps réel les difficultés liées aux ressources dans la zone. Et deuxièmement, dans le cadre d'un plan stratégique plus large visant à introduire et à intégrer les services de santé en ligne plus largement, dans le continuum de la santé mentale et de la lutte contre les dépendances. Donc, c'est l'objectif le plus large, le plus primordial.
Samantha Hodder : Ainsi, vous verrez maintenant sur le site Web provincial que nous avons établi une norme pour les temps d'attente. Ainsi, si un patient est recommandé de façon urgente par le service d'admission, nous nous sommes fixé comme priorité que tous ces patients référés de façon urgente soient traités dans un délai de sept jours. Et nous sommes très heureux de dire que dans la zone est et dans la région du Cap-Breton, 100 % de ces patients référés sont traités dans ce délai de sept jours. Nous avons établi une norme de 28 jours pour les cas non urgents, et c'est un domaine dans lequel nous devions apporter des améliorations importantes, non seulement dans la municipalité régionale du Cap-Breton, mais dans toute la province. Nous avons fait des progrès considérables en ce qui concerne l'amélioration de l'accès pour atteindre cet objectif. Nous avons donc créé une équipe appelée l'équipe de soins cliniques virtuels, essentiellement à titre de projet pilote ou de démonstration, une équipe qui pourrait adapter les ressources à travers la province pour répondre aux besoins accrus.
Dr Andrew Harris : Par exemple, nous avons mis au point une sorte de service mobile pour faire face à l'augmentation des besoins. Ainsi, lorsque les temps d'attente augmentent dans une région de la province, comme le Cap-Breton, nous sommes en mesure de mobiliser nos équipes virtuellement pour pouvoir fournir des services aux gens. C'est ce qui s'est produit récemment, nous avions des ressources supplémentaires disponibles dans la zone ouest et elles ont pu être exportées virtuellement dans la zone est pour les aider pendant une période de deux semaines, ce qui nous a permis de réduire très rapidement certains des temps d'attente que nous connaissions dans la zone est.
Nadine Wadden : Je m'appelle Nadine Wadden et je suis la directrice du service de santé mentale et du traitement des dépendances pour la zone est à Santé Nouvelle-Écosse. Je suis basée à Sydney, au Cap-Breton.
Mireille Bourgeois : Et je suis Mireille Bourgeois, je suis assistante sociale et responsable de clinique, et je vis à Chéticamp.
David McPhee : Je suis David McPhee. Je suis le chef d'équipe de l'équipe de soins cliniques virtuels.
Nadine Wadden : En tant que directrice de la zone, l'accès aux soins au sein de nos cliniques pour adultes, de nos cliniques communautaires de santé mentale et du traitement des dépendances est une de nos priorités depuis un certain temps, et nous avons uni nos efforts avec le soutien de mon codirecteur médical, notre chef de la psychiatrie, ainsi que de nos dirigeants, Sam et Andrew, pour en faire une priorité non seulement pour la zone est, mais aussi pour toute notre province.
Mireille Bourgeois : Et je pense que c'est là que nous sommes intervenus en tant que cliniciens pour faire les choses un peu différemment. Mon rôle est de faire en sorte que les cliniciens se sentent à l'aise pour offrir un nouveau type de service en termes de séances de thérapie via Zoom, mais aussi de faire en sorte qu'il y ait plus de gens à bord, plus de cliniciens offrant ce type de soins, et de s'associer à l'équipe de soins virtuels pour établir ces relations et proposer davantage d'options de traitement.
Nadine Wadden : Sachant que nous aurions besoin d'une stratégie à plusieurs volets, nous avons continué à recruter et à offrir - bien sûr - des incitations à la relocalisation, et nous aurons toujours besoin de cette ressource à domicile. Mais que pouvions-nous faire d'autre pour vraiment offrir un service dynamique et capable de répondre aux besoins sans avoir à être relocalisé et être basé à domicile? David, je sais que vous pouvez vraiment parler de ce que cela signifiait en termes de partenariat avec nos cliniciens qui sont basés à domicile au Cap-Breton, et en termes de fournir cette occasion unique de travailler ensemble, indépendamment de l'endroit où vous étiez basé dans une province.
David McPhee : Oui, je pense que c'était le véritable élément clé derrière l'équipe de soins cliniques virtuels. C'était en quelque sorte dans les esprits des autorités sanitaires pendant un certain nombre d'années, et puis la COVID nous a vraiment poussés à agir. Et donc, lorsque nous nous sommes réunis en tant qu'équipe nouvellement formée, nous avons dû déterminer où aller. Et quand nous étions en pensant à des choses comme la liste d'attente, c'était un facteur déterminant pour savoir où aller en premier, et être capable de faire une formation de groupe en TCC, ensemble en tant qu'équipe. Et je pense que c'était vraiment important que nous soyons tous jumelés où il y avait quatre cliniciens de la zone est. Et quatre cliniciens de l'équipe de soins cliniques virtuels, nous avons commencé dès le début à développer des protocoles dans le développement du processus de recommandation et à travailler avec l'admission également, pour avoir le chemin le plus clair dans nos services pour fournir des groupes en TCC. Et le fait de savoir que, comme ce groupe de travail est définitivement comparable et dans certains cas, dans certains groupes comme l'anxiété, et même de meilleurs résultats résultent des protocoles de TCC qui sont faits dans un cadre de groupe.
Mireille Bourgeois : Et cela soulève un autre point en ce qui concerne les rendez-vous en personne qui sont toujours nécessaires, dans certains cas, et la nécessité de collaborer sur ces questions pour s'assurer que le client reçoit les soins dont il a besoin, au bon endroit et au bon moment. Donc, s'ils répondent à ces critères et qu'ils ont besoin d'un rendez-vous en personne, nous pouvons proposer un partenariat avec l'équipe clinique de soins virtuels.
David McPhee : C'est intéressant, parce que l'objectif initial était de réduire le temps d'attente dans cette région, mais nous avons remarqué que lorsque nous accueillons des personnes à l’admission, nous touchons beaucoup de régions rurales. Et je pense que c'était vraiment l'histoire que j'ai entendue assez souvent, qu'il y avait beaucoup de gens dans les régions rurales du Cap-Breton et d'Antigonish-Guysborough qui pouvaient avoir de la difficulté à se rendre à des rendez-vous, et juste penser au voyage et à ceux-là, de sorte que le côté pratique était un aspect énorme de ce que nous avons entendu des gens dans le groupe, je pense qu'une fois quelqu'un a même dit, je suis plus à l'aise d'être à la maison et de faire l'expérience de ce type de, de groupe, ce type de groupe de TCC que d'avoir à sortir et, et à devoir trouver et aller dans une clinique ou un hôpital.
Nadine Wadden : Les barrières géographiques aux soins ont toujours existé. Et je pense qu'il est novateur de franchir ces obstacles en fournissant un service accessible de cette manière. Et c'est la première fois que nous avons été en mesure de réduire nos temps d'attente et de la façon dont nous l'avons fait.
David McPhee : Je pense que les autres éléments d'apprentissage concernaient certainement la façon dont ce travail est effectué, en particulier sur l'admission et, et les processus de recommandation que nous avons examinés en équipe. Je pense qu'il s'agit également d'importantes leçons d'apprentissage pour essayer d'obtenir de bonnes recommandations et une bonne connexion, et où ces clients se retrouvent dans ces circuits. Et beaucoup d'efforts ont été faits pour les régler. Et il y a eu beaucoup d'essais et d'erreurs pour comprendre comment ces circuits allaient se dérouler. Donc, je pense que c'était aussi un apprentissage important à faire dans toute la province.
Nadine Wadden : Vraiment, je pense qu'une grande partie du travail que nous avons effectué avec notre centre provincial d'éducation, de formation et d'apprentissage, en établissant ce partenariat avec cette équipe. Et ces responsables de la pratique avancée qui ont vraiment fourni des conseils et des données sur le contenu et les preuves qui ont été utilisées dans les groupes cognitivo-comportementaux pour la dépression et l'anxiété, en veillant à ce que cela reste cohérent et que ce soit la norme de soins à laquelle les personnes peuvent s'attendre.
Dr Andrew Harris : Nous avons été en mesure de recueillir des informations et des données sur le fonctionnement de nos programmes. Ainsi, nous sommes en mesure de comprendre essentiellement qui demande des services auprès des programmes de santé mentale et du traitement des dépendances. Et parce que nous pouvons faire cela à l'échelle de la province, nous sommes en mesure de concevoir un système de santé mentale unitaire à l'échelle de la province, qui est équitable dans les quatre zones de la Nouvelle-Écosse et qui donne accès aux services réguliers, aux services de santé en ligne et aux services spécialisés qui, à l'heure actuelle, sont en grande partie regroupés dans la zone centrale, dans les centres d'enseignement universitaire. C'est l'un des avantages pour les Néo-Écossais d'avoir une seule autorité sanitaire, ou deux autorités sanitaires - le IWK et SNE - mais au sein de SNE, nous avons une seule autorité sanitaire qui gère l'ensemble du système de soins de santé provincial.
Samantha Hodder : Cela a créé l'occasion de se pencher sur la région de la municipalité régionale du Cap. Et donc, ce que nous avons fait, c'est de recontacter les patients qui attendaient depuis un certain temps, je pense, et de laisser aux cliniciens la possibilité de continuer à prodiguer des soins en face à face, mais de réduire nos temps d'attente et d'améliorer notre accès.
Dr Andrew Harris : Il y a beaucoup à apprendre de la prestation de services de santé mentale efficaces au Cap-Breton, que nous pouvons appliquer à d'autres régions de la province. Certaines régions de la zone nord sont tout aussi éloignées et comptent moins de grands centres de population. Nous avons été conscients que dans d'autres parties du Canada, en Ontario et en Alberta, où les services sont étendus à d'autres communautés qui sont dans le Grand Nord, que cela a été l'évolution des soins en santé mentale et du traitement des dépendances. Et donc, le Cap-Breton nous a permis d'examiner l'applicabilité de la santé mentale et du traitement des dépendances, les services électroniques pour ces types de populations vivant loin des grands centres urbains.
Samantha Hodder : Le début de notre conversation portait sur les soins virtuels. Et nous avons entendu très tôt, lorsque nous avons essentiellement accéléré les offres de soins virtuels, que l'accès à la technologie - il y a des obstacles à cela, d'accord. Et donc, vous ne pouvez pas, en quelque sorte, prodiguer de soins virtuels si vous n'avez pas, ou participer à cela si vous n'avez pas comme un forfait de données sur votre téléphone, ou si vous n'avez pas de téléphone ou ce genre de chose. Donc, nous nous sommes essentiellement associés à la Fondation pour la santé mentale de la Nouvelle-Écosse pour lancer une sorte d'initiative appelée Be the Link.
Jill Chappell : Je m'appelle Jill Chappell et je suis responsable du marketing et des communications à la Fondation pour la santé mentale de la Nouvelle-Écosse. La fondation est un organisme de bienfaisance enregistré qui vise à accroître le soutien financier aux initiatives communautaires qui donnent de l'espoir et éliminent les stigmates entourant la maladie mentale et la dépendance. Et ce, par le biais d'organisations et de programmes communautaires dans toute la Nouvelle-Écosse, d'un bout à l'autre de la province.
Indirectement, tous les programmes communautaires que nous soutenons dans la province visent à réduire la pression exercée sur le Programme de santé mentale et de traitement des dépendances à Santé Nouvelle-Écosse, notamment la liste d'attente. Be the Link a été créé par la Fondation pour la santé mentale en réponse au confinement de la COVID-19. La Fondation pour la santé mentale de la Nouvelle-Écosse a donc lancé un appel aux Néo-Écossais pour qu'ils aident à mettre la technologie entre les mains des personnes qui en ont le plus besoin, et les principaux donateurs ont répondu de façon très importante, notamment Bell, Manulife, Medavie et BMO. En partenariat avec Santé Nouvelle-Écosse, la Fondation pour la santé mentale de la Nouvelle-Écosse a pu venir en aide à un certain nombre de Néo-Écossais qui souffraient d'isolement et de solitude. Nous avons pu remettre des téléphones cellulaires et des cartes SIM à des patients hospitalisés et à des patients externes qui étaient complètement coupés de leurs sources de soutien, des membres de leur famille, de leurs amis, de leurs cliniciens et de leurs groupes d'entraide. S'ils n'avaient pas de téléphone portable, d'iPad ou de forfait de données, ils n'avaient aucun moyen de garder le cap. Et maintenant, nous avons étendu le programme Be the Link, ce que nous pensions être une seule série de subventions s'est transformé en une deuxième série cette année. Et maintenant, nous avons remarqué qu'il y a encore plus de besoins, avec deux fois plus de candidats la deuxième fois. Et cette fois-ci, nous avons vu encore plus de candidats issus de communautés marginalisées et racisées. Le lien humain est vraiment ce qui compte le plus et, en tant qu'êtres humains, nous avons tous besoin de nous sentir soutenus, aimés et valorisés. Nous avons besoin de savoir que nous ne sommes pas seuls. Et je pense que nous pouvons tous nous identifier à ce sentiment tout au long de l'année dernière. Il s'agit vraiment de faire en sorte que les Néo-Écossais se sentent en bonne santé. Il s'agit de faire en sorte que les gens se sentent égaux, dignes et connectés à leurs proches et au monde qui les entoure. Je dirais qu'il n'y a pas de moment plus important pour ressentir cela que lorsque vous êtes aux prises avec votre propre santé mentale.
Samantha Hodder : Oui, nous allons simplement continuer à peaufiner, surveiller et évaluer. Nous savons que nous continuerons probablement à voir plus de gens demander de l'aide et plus de gens demander des services, ce qui est en fait ce que nous voulons.
Dr Andrew Harris : Nous sommes en fait très heureux de constater qu'une fois que les gens ont pu accéder aux services de santé mentale, ils sont généralement très satisfaits du service qu'ils ont reçu. Nous nous battons toujours pour cette question de l'accès. Et nous avons fait un certain nombre de choses au cours des dernières années pour améliorer cet accès par le biais de notre accessibilité, d'un numéro de contact unique, de nos stratégies de santé en ligne, mais je pense que c'est probablement là que nous pouvons continuer à chercher des solutions nouvelles et innovantes pour améliorer l'accès.
Loretta O’Connor : Merci pour ce survol de la façon dont les temps d’attente ont été réduits au Cap-Breton. Voilà un modèle tout à fait exceptionnel, dont les autres gouvernements aux prises avec des problèmes similaires pourront s’inspirer.
Si vous écoutez en Nouvelle-Écosse et que vous êtes en crise, ou si quelqu’un que vous connaissez est en crise, veuillez composer le 911, vous rendre à la salle d’urgence de votre hôpital local ou communiquer avec l’Équipe mobile de crise en santé mentale.
Soyez des nôtres à nouveau la semaine prochaine, alors que nous découvrirons l'expérience du Québec dans l’implantation d'un réseau d’éclaireurs en santé psychologique sur tout le territoire québécois. L'équipe québécoise, composée de plus de 150 intervenants sociaux et communautaires, ira à la rencontre des personnes les plus vulnérables de la société pour intervenir précocement en cas de problèmes psychosociaux, par exemple la violence conjugale, le suicide, les dépendances, et maltraitance envers les enfants et les aînés. Les membres de l'équipe ont comme objectif de gagner la confiance des citoyens et de veiller à ce que toute personne qui nécessite de l’aide ou du soutien, ne soit oublié.
Alors, soyez des nôtres la semaine prochaine pour un autre épisode sur les pratiques prometteuses en santé mentale et dépendances.