PRATIQUES PROMETTEUSES
Un balado sur la santé mentale et les dépendances
Épisode 7 : Île-du-Prince-Édouard
Épisode 7 : Parlons aux fermiers (IPE)
5 mai 2021 – Découvrez une initiative unique à l'Île-du-Prince-Édouard. Il s’agit de Parlons aux fermiers, un appel à l’action qui incite les membres de la communauté agricole de l’Île-du-Prince-Édouard et d'ailleurs à parler ouvertement des défis auxquels ils sont confrontés, à discuter de santé mentale et à demander de l’aide afin de réduire les préjugés et de favoriser la résilience.
Notes d’épisode :
Ressources spécifiques aux fermiers
- Parlons aux fermiers – consultez le farmerstalk.ca/fr
Autres ressources
- Ligne d’écoute de l’Î.-P.-É. – composez le 1 800 218-2885
Loretta O’Connor : Bonjour. Je suis Loretta O’Connor, directrice générale du Secrétariat du Conseil de la fédération, un organisme qui appuie le travail des premiers ministres des provinces et territoires. Je vous souhaite à nouveau la bienvenue dans notre série de balados Pratiques prometteuses. Voici maintenant le septième de nos 13 balados sur la santé mentale et les dépendances.
L’épisode d’aujourd’hui nous vient de l’Île-du-Prince-Édouard, qui est la plus petite province au Canada. Berceau de la Confédération, c’est aussi une province reconnue pour ses paysages magnifiques aux pâturages verdoyants et ses superbes points de vue sur la mer. L’économie de la province repose en grande partie sur les ressources naturelles. L’Île-du-Prince-Édouard est souvent surnommée l’île « garde-manger » du Canada parce que l’agroalimentaire y est l’industrie prédominante, et aussi la principale source des exportations à l’étranger et ailleurs au pays – les produits agroalimentaires comptent en effet pour 37 % des exportations totales de la province. L’Île abrite notamment l’Institut culinaire du Canada et propose une scène gastronomique toujours plus diversifiée – bref, l’Île est un vrai coin de paradis pour les gourmets et les gourmands!
D’un bout à l’autre de l’Île, le territoire est semé de fermes et d’entreprises agricoles variées et de toutes tailles – elles occupent plus de 40 % des quelque 1,4 million d’acres du territoire de la province. Bien que l’Île-du-Prince-Édouard est depuis longtemps le plus important producteur de pommes de terre au Canada, ses fermes produisent aussi une abondance de fruits, de légumes, de céréales, de légumineuses, d’oléagineux, de viande et de produits laitiers, dont une part de plus en plus importante de produits biologiques. Ces produits permettent non seulement de nourrir les insulaires, mais sont aussi exportés dans plus de 50 pays. De plus, les producteurs agricoles de l’Île-du-Prince-Édouard offrent de services ici au pays et à l’étranger, tout cela dans un grand souci de durabilité et de protection des ressources naturelles de l’Île, à commencer par la terre, l’air et l’eau.
Nous savons depuis toujours que les agriculteurs sont importants et nous en avons eu la preuve une fois de plus au début de la pandémie, lorsque des images de tablettes vides dans les supermarchés ont mis en lumière la chaîne d’approvisionnement en produits alimentaires et l’importance des agriculteurs, qui sont l’épine dorsale de tout ce système. Cet épisode de la série de balados sur la santé mentale créée par les premiers ministres des provinces et territoires nous transportera en coulisse pour entendre des hommes et des femmes qui travaillent fort pour mettre des aliments sur nos tables et offrir des services ici et ailleurs dans le monde. Ils nous parleront des pressions auxquelles ils doivent faire face, des répercussions qu’elles entraînent pour leur bien-être psychologique et nous dirons comment, à l’Île-du-Prince-Édouard, l’industrie et le gouvernement se sont donné la main pour soutenir les producteurs et les travailleurs agricoles, ainsi que leurs familles.
Ceci est une traduction d’un balado qui a été enregistré en anglais.
Alex Firth : Bonjour, je suis Alex Firth. Merci de vous joindre à nous pour le balado Pratiques Prometteuses de l'Î.-P.-É.. Nous allons parler aux agriculteurs des défis auxquels ils sont confrontés et nous allons présenter ParlonsAuxFermiers, un appel à l'action exhortant les gens de la communauté agricole de l'Île-du-Prince-Édouard et d'ailleurs à commencer à parler de la santé mentale et de la maladie mentale afin de réduire la stigmatisation et de soutenir la résilience. ParlonsAuxFermiers est conçu pour améliorer la sensibilisation à la santé mentale et au soutien existant pour la communauté agricole, y compris le Programme d'aide aux agriculteurs, un programme de consultation confidentiel pour les agriculteurs, les travailleurs agricoles et leurs familles. Écoutons d'abord le premier ministre de l'Île-du-Prince-Édouard, l'honorable Dennis King.
Premier ministre Dennis King : Je viens d'une longue lignée de conteurs. En fait, je suis un conteur par nature. Et avant de devenir premier ministre, j’étais conteur de métier. Une grande part de ce que j’utilisais pour raconter des histoires venait de mes observations de la vie dans les petits villages et les régions rurales de l'Île-du-Prince-Édouard et de la façon dont les choses ont changé au cours des générations.
Une chose qui a changé au cours de ma vie et de ma carrière, et même au cours des deux années qui ont suivi mon accession au poste de premier ministre, est notre sensibilisation, nos connaissances et la façon dont nous parlons de santé mentale et de dépendances. Et surtout, nous avons une bien meilleure compréhension et beaucoup moins de préjugés à l’égard de la santé mentale.
Toutefois, même si les choses ont changé, nous avons encore bien du chemin à faire. Pendant longtemps, trop de gens ont lutté en silence. Et les problèmes de santé mentale, et une mauvaise santé mentale en général, peuvent toucher n'importe qui. Personne n’est à l’abri… Notre santé mentale influe sur notre travail, nos proches et nos vies.
La santé mentale est un aspect essentiel de notre santé globale. La santé mentale, c’est être en mesure de profiter de la vie et de faire face aux défis et aux changements qui s’y produisent. Et il ne fait pas de doute que cette année a été marquée par des difficultés et des changements – la pandémie a eu des répercussions que nous n'aurions jamais pu imaginer… Elle a fait des ravages.
Cette conversation est donc plus importante que jamais. Nous avons pris conscience qu’il est non seulement normal de parler de la santé mentale : il est impératif de le faire. C’est en en parlant que nous pouvons arriver à l'acceptation, à la compréhension et au soutien.
Nous savons que nous avons beaucoup de travail à faire et nous nous engageons à le faire… À être attentifs aux besoins de la communauté et à adopter une approche holistique du bien-être. Et grâce à cette série de balados avec mes collègues de l’ensemble de notre beau pays, nous nous efforçons d'apprendre les uns des autres sur la meilleure façon d'y parvenir.
Dans cet épisode, je suis heureux de participer à la présentation de l'une des choses que nous faisons ici à l'Île-du-Prince-Édouard, soit notre programme ParlonsAuxFermiers – un programme conçu spécialement pour aborder les problèmes de santé mentale auxquels sont confrontés les agriculteurs, les travailleurs agricoles et leurs familles. Vous allez entendre mon ministre de l'Agriculture et des Terres - qui est lui-même agriculteur. Vous entendrez des membres de l'industrie, dont certains sont issus de générations d'agriculteurs et qui pratiquent l'agriculture depuis des décennies, d'autres qui débutent, et vous entendrez ceux qui ont travaillé à l'élaboration et à la mise en œuvre de cette approche novatrice pour soutenir la communauté agricole.
Alex Firth : Pour lancer la conversation sur cette question importante, le premier agriculteur que vous entendrez est Sam, une jeune femme dont la passion l'a amenée à voyager à travers le Canada, souvent avec un cheval en remorque, afin de développer un ensemble de compétences pour réaliser son rêve de toujours, à savoir posséder sa propre installation équestre. Qu'est-ce que cela signifie de réaliser ce rêve qui est le vôtre, d'avoir enfin votre propre ranch, et de voir vos objectifs qui commencent lentement à se concrétiser?
Sam : Ça fait du bien, mais je commence aussi à réaliser que tout ça, c'est ma responsabilité. Il n'y a personne pour venir nettoyer le bazar, payer les factures ou réparer les choses quand je les brise ou qu'elles se brisent. Donc, il y a définitivement comme un tout nouveau domaine de responsabilité. J'ai eu des emplois où j'avais beaucoup de responsabilités, mais je n'étais pas le dernier maillon de la chaîne.
Alex Firth : Lorsque nous avons parlé à Sam, moins de trois mois après le début de sa nouvelle entreprise, elle venait de subir une blessure d'équitation et était alors confrontée à son premier défi important dans la gestion de sa nouvelle entreprise.
Sam : En ce moment, je suis clouée au lit et j'essaie toujours de gérer cet endroit. Vous savez, je dois m'assurer que les factures sont payées. En ce moment, ma plus grande préoccupation est de m'assurer que j'ai une récolte de foin, et que j’en ai assez pour pouvoir nourrir les animaux ici. Je veux juste m'assurer que j'ai des récoltes et de la nourriture pour les animaux parce que leurs besoins sont toujours la première chose dont il faut s'occuper.
Alex Firth : J'ai demandé à Sam : « Quels conseils vous donneriez à quelqu'un qui se lance dans cette industrie pour favoriser son bien-être mental? »
Sam : Malgré tout cela, je trouve toujours le temps de monter à cheval parce que c'est la raison pour laquelle j'ai tout ça, en fin de compte, parce que j'ai toujours aimé mes chevaux et les choses que je fais avec eux. Donc, je m'assure que je trouve toujours le temps de faire quelques tours par semaine et de passer du temps avec eux. Et si je veux, si je suis dehors à faire des choses, et que je veux prendre 10 minutes pour aller les caresser, je le fais parce qu'à la fin de la journée, ça ne va pas faire ou défaire le fonctionnement des choses. Et ça me permet de garder la tête sur les épaules au final. La plus grande chose que j'ai découverte, c'est que vous ne pouvez pas tout faire vous-même, même si j'aime essayer. On ne réalise pas combien de personnes sont là pour nous donner un coup de main quand on en a besoin. Et juste en parler quand ça devient stressant.
Alex Firth : Ensuite, je me suis entretenu avec Mary Robinson, associée directrice d'une ferme qui en est à la sixième génération, ancienne présidente de la Fédération de l'agriculture de l'Î.-P.-É. et présidente actuelle de la Fédération canadienne de l'agriculture – elle est d’ailleurs la première femme à occuper ce poste. Mary a parlé de la façon dont l'agriculture a changé au fil des ans, de l'impact sur la santé mentale dans l'industrie, et a également fourni des exemples concrets du Programme d'aide aux agriculteurs et du site Web de ParlonsAuxFermiers.
Mary Robinson : Il y a eu des changements positifs et passionnants dans l'agriculture, et je pense que certains d'entre eux, malheureusement, ont été provoqués par le resserrement des marges. Mais cela signifie que les gens doivent faire très attention aux intrants qu'ils utilisent, à la qualité et aux rendements qu'ils obtiennent, parce qu'en fin de compte, c'est comme n'importe quelle entreprise, vous voulez être en mesure d'être rentable, alors vous devez vraiment garder un œil sur cela.
Une autre chose que j'ai remarquée, c'est que je vois une plus grande collaboration entre les acteurs de l'agriculture à l'Î.-P.-É. En grandissant, j'ai toujours eu l'impression que vous cachiez vos succès à vos voisins, parce que vous les considériez comme vos concurrents. Maintenant, ce que je vois, c'est que, en particulier, les producteurs de pommes de terre disent : « Si nous voulons garder nos transformateurs et nos emballeurs heureux ici à l'Île-du-Prince-Édouard, nous devons faire un excellent travail, nous devons avoir d'excellents produits qu'ils peuvent amener sur le marché et cela signifie que nous avons un endroit pour vendre nos produits de façon constante ». Donc, il y a eu un tas de changements qui, vous le savez, ont peut-être entraîné la fusion de fermes, et tout cela s'est fait en fonction du marché. Et les gens essaient simplement de continuer à faire ce qu'ils font depuis des générations, dans certains cas, de faire rouler la ferme familiale autant que possible. Donc, je pense que c'est vraiment différent. Je ne peux pas imaginer ce que c'était en 1810, de dépendre d'une production de nourriture suffisante pour rester en vie. C'est un autre type de stress que celui que nous connaissons aujourd'hui.
Alex Firth : Oui.
Mary Robinson : Mais les inquiétudes que nous constatons aujourd'hui, lorsque vous avez plusieurs employés, les gens que je connais dans l'agriculture, prennent vraiment la responsabilité de s'assurer que ces personnes sont bien traitées et qu'elles sont la main-d'œuvre sur laquelle vous comptez pour continuer à avancer. Et nous avons vu une réduction considérable de la main-d'œuvre accessible. Donc, en soi, cela a créé une énorme quantité de stress. Dans tout le pays, nous avons vu des agriculteurs abandonner leurs cultures parce qu'ils ne trouvaient personne pour les récolter. Donc ce genre de stress, je ne peux pas imaginer ce que ça fait.
Alex Firth : Que pensez-vous que le grand public doit connaître de la réalité de l'agriculture et des problèmes de santé mentale qui y sont associés?
Mary Robinson : Il y a tellement de choses. Si vous regardez n'importe quel agriculteur, il doit être un homme à tout faire. Ainsi, tout agriculteur sur sa propre ferme est généralement responsable des ressources humaines, de l'achat d'équipement, de l'entretien de l'équipement, de la prise de décisions sur le type d'intrants, de la prise de décisions sur le type de cultures, de la planification, de la location de terres pour soi, de la location de terres à autrui, de garder son banquier heureux, de la vérification de la sécurité alimentaire de sa propre ferme, de la vérification qu'en cas d'expédition de produits à l'étranger, il n'utilise pas de produits qui l'empêcheront d'avoir accès à ces marchés. Les couches de l'oignon sont très, très, très nombreuses et je pense que pour les agriculteurs du Canada, il est important que les personnes extérieures à l'agriculture reconnaissent deux choses. La première est que le Canada a la chance d'avoir des ressources incroyables. Nous avons des ressources naturelles, de la terre, de l'eau, de belles conditions pour cultiver. Et nous avons tous ces gens dans la communauté agricole qui sont fortement investis et passionnés par cette activité. Donc, nous avons le sens de l'agriculture, le sens des affaires. Nous avons une marque internationale qui est reconnue comme étant de haute qualité, alors quand nous regardons le potentiel de l'agriculture au Canada, si nous investissons vraiment là-dedans, combien cela pourrait stimuler l'économie, ce qui est très important. Et je ne veux pas dire que seul l'argent compte, mais nous devons payer nos factures. Et nous avons beaucoup de factures à cause de la COVID, c'est sûr. Donc il y a ce côté-là.
Je pense qu'il est important pour les personnes extérieures à l'agriculture de regarder l'agriculture et de reconnaître que les agriculteurs ne contrôlent pas la météo, mais ils doivent certainement faire face à ce que la météo leur apporte. Ainsi, si cela signifie une gelée meurtrière à la fin du printemps, ou si cela signifie aucune pluie en été, ou si cela signifie une récolte incroyablement humide, toutes ces réalités ont un impact sur la survie de cette ferme à la fin de l'année. Il y a aussi les preneurs de prix. Si vous ne pouvez pas vous différencier sur le marché, et que vous vendez sur un marché de convenance, disons que vous vendez du maïs ou de l'orge ou quelque chose, vous savez, ma tonne d'orge n'est pas différente de votre tonne d'orge. Donc, nous allons être payés de la même façon. Donc, nous n'avons aucun moyen d'influencer le prix qui nous est payé. Donc, si les marchés, vous voyez, si nous regardons au Canada il y a quelques années, pour nos producteurs de canola de l'Ouest canadien, en particulier, être exclus des marchés chinois, eh bien, cela a été dévastateur pour eux. Donc, nous sommes très exposés aux changements climatiques. Nous sommes très exposés aux problèmes géopolitiques. Nous sommes très exposés ici, à l'Île-du-Prince-Édouard. Nous avons été exclus du marché américain parce que nous avions un parasite quarantenaire. Et les frustrations qui en découlent et la façon dont vous gérez cela, c'est énorme.
Alex Firth : Pensez-vous que les défis auxquels sont confrontés les agriculteurs de l'Î.-P.-É. sont uniques à cette province? Ou sont-ils similaires dans tout le pays?
Mary Robinson : Eh bien, les deux. Je pense qu'il y a beaucoup de similitudes dans ce que j'ai vu à travers le pays pour les différents stress que les agriculteurs ressentent. Les variations climatiques, le manque de compréhension de la population générale quant à ce qu'est l'agriculture, et un manque d'appréciation. Le fait que l'agriculture, nos producteurs primaires sont à la base de tout, vous savez, le bacon, la viande, les frites, vous regardez les aliments dans votre épicerie, et vous essayez de retracer le chemin qu'ils ont parcouru avant de se retrouver dans vos chariots d'épicerie. Et je pense que les gens peuvent perdre de vue le fait que la base de tout cela, c'est une base très précieuse dont nous ne devrions pas seulement être fiers et enthousiastes, mais que nous devrions soutenir, et nous devrions dire à chaque membre du gouvernement que nous devons nous assurer que ces gens ne reçoivent pas seulement un soutien financier adéquat, mais que nous nous occupons aussi de leur santé mentale, parce que c'est une énorme quantité de stress et de pression. Et nous avons besoin de nos agriculteurs.
Alex Firth : Nous nous sommes ensuite entretenus avec Marc et Krista, des agriculteurs de troisième génération qui exploitent une serre biologique et vendent directement leurs produits à l'échelle locale et régionale, tout en essayant de maintenir un équilibre entre vie professionnelle et vie privée, et de rester fidèles à la vision qu'ils ont de leur entreprise et de leur famille. Je leur ai demandé ce qu'ils pensaient de la réalité de l'agriculture par rapport à son image idyllique.
Marc : Je possède un certain nombre de salopettes. Je n'ai pas tant de chemises à carreaux. Et je ne passe pas beaucoup de temps avec une fourche. Je passe la plupart de mon temps au bureau, à gérer des gens, à gérer des plantes. Donc, c'est un peu différent de ce que vous pourriez avoir, de ce que la personne moyenne pourrait avoir en tête. Les défis quotidiens peuvent être certainement nombreux. Je me concentre vraiment sur le fonctionnement de l'entreprise comme il se doit.
Krista : On dépeint parfois l'agriculture et la famille d'agriculteurs comme quelque chose de grandiose. Mais encore une fois, il s'agit vraiment d'un métier. Et c'est un métier difficile. Venant du côté mère/femme, je faisais souvent la comptabilité aussi. Et encore une fois, cela peut être très solitaire, vous êtes à la maison, vous êtes avec les enfants, et c'est la conscience d'être seule. Et il y avait des fois où je disais à Marc : « Tu ne peux pas être mon tout. » C'était beaucoup de pression sur nous. Maintenant il est à la ferme, à plein temps. Et maintenant je ne suis plus à la ferme. Mais on a fait ce choix stratégique et on a fait appel à un gérant. Je pense qu'il est vraiment important d'avoir des gens sur qui on peut compter parce que c'est un poids énorme quand tout est sous votre responsabilité en tant que partenaires.
Marc : Je pense que la plus grande chose qui a changé pour moi, c'est que lorsque vous allez tout en bas, vous avez une perspective différente. Donc, les stress, je ne sais pas s'il y en a, s'ils sont les mêmes ou différents, mais vous avez juste une perspective différente et peut-être, je l'espère, une conscience différente de ce que sont ces facteurs de stress extrêmes afin que vous puissiez essayer de faire ce que vous pouvez pour les gérer.
Krista : Ça m'a ouvert les yeux que les gens qui sont nés et ont grandi dans ces fermes, c'est leur identité à 100 %. Pas vrai? C'est exactement ce qu'ils sont à 100 %. Donc, quand cela est menacé d'être enlevé, c'est énorme.
Marc : Et une identité générationnelle.
Alex Firth : Marc nous a parlé de l'importance d'avoir du soutien, et du Programme d'aide aux agriculteurs.
Marc : Mais tout ce Programme d'aide aux agriculteurs, je veux dire, l'Î.-P.-É., je pense, semble prendre un peu de leadership, ou a pris un rôle de leadership au cours des dernières années. Donc, il s'agit simplement de maintenir cette conversation autant que possible. D'autre part, je pense qu'une chose qui m'a aidé personnellement au fil des ans, c'est de pouvoir m'appuyer sur les gens. Être entrepreneur, en particulier, peut être une profession solitaire, parce que tout le monde autour de vous, vos amis, ne comprennent pas que vous êtes impliqué dans une entreprise, peut-être que votre femme ne comprend pas les choses que vous devez gérer. Donc avoir un réseau de mentors ou de pairs à qui vous pouvez parler, et qui comprennent un peu mieux d'où vous venez, je pense que ces types de groupes sont certainement inestimables.
Alex Firth : Nous entendrons ensuite Ron Maynard, qui dirige une exploitation familiale depuis plusieurs générations et qui est depuis longtemps impliqué dans l'industrie laitière à l'échelle provinciale, nationale et internationale. Il est actuellement président de la Fédération de l'agriculture de l'Î.-P-É.
Ron Maynard : Le Programme d'aide aux agriculteurs existe depuis 2004, en fait, et il a été créé par des conseillers qui sont venus nous voir, nous et le ministère de l'Agriculture, et qui nous ont dit qu'ils voyaient un certain nombre de clients agriculteurs et, vous savez, qu'ils posaient des questions spécifiques, et qu'ils recherchaient plus de connaissances, je suppose, sur l'aspect agricole de l'agriculture, certaines des épreuves et des difficultés que nous rencontrons en tant qu'agriculteurs. C'est comme ça que les choses se sont mises en place. Et c'est ce qui a commencé. Et ils ont demandé au ministère de l'Agriculture de demander à la Fédération si nous souhaitions l'organiser et la coordonner. Et c'est ce que nous avons fait depuis 2004. Et donc, avec l'aide financière du ministère provincial de l'Agriculture, et puis aussi maintenant d'autres entreprises clientes, comme Amalgamated Dairies, et Financement agricole Canada et le Dairy Trust Fund. C'est donc de là que provient notre financement.
Alex Firth : OK. Avez-vous trouvé qu'il y a eu une réponse satisfaisante?
Ron Maynard : Il y a deux aspects. Le Programme d'aide aux agriculteurs, et aussi le programme ParlonsAuxFermiers est quelque chose qui était déjà en place, et nous avons dû apprendre à faire participer plus d'agriculteurs. Et je suppose qu'avec la discussion générale sur la santé mentale, maintenant, nous voulions nous assurer que c'était aussi un aspect des agriculteurs. Et donc, le programme ParlonsAuxFermiers est venu, malheureusement, du suicide d'un de nos collègues du domaine laitier que nous connaissions et, et donc c'était assez connu dans la province. Faire circuler de l'information sur le programme et la distribuer largement, je suppose, et la faire connaître dans l’ensemble de la communauté agricole.
Alex Firth : Avez-vous eu des réserves sur le fait qu'il n'y avait peut-être pas d'attente, que les gens soient à l'aise pour s'impliquer et demander de l'aide?
Ron Maynard : Les conseillers font un excellent travail. Et je pense, vous savez, que le bouche-à-oreille est, bien sûr, le meilleur moyen de publicité. Et donc, quand les gens, maintenant que nous devenons plus familiers et plus ouverts, je suppose, sur le sujet de la santé mentale de façon générale, pas seulement chez les agriculteurs, mais à travers la communauté en général. Je pense que c'est un service que nous fournissons, et il est disponible, et nous sommes là pour aider. Et c'est ce que nous voulons faire.
Alex Firth : Est-ce que quelque chose vous a surpris, au moment ou depuis sa mise en place?
Ron Maynard : Nous avons été surpris par la demande au cours des cinq dernières années, elle a augmenté de façon spectaculaire. Est-ce que c’est bien ou triste, je pense que c'est une bonne chose, car les gens, vous savez, les niveaux de stress étaient là avant et les gens essayaient de se débrouiller seuls, peut-être, au lieu de dire comme maintenant : « Hé, il existe de l'aide ». Et, vous savez, nous sommes là pour aider et c'est très confidentiel, vous savez, les appels ne nous parviennent pas, ils vont directement aux conseillers. Et donc, nous voyons les chiffres, et pour ce qui est de savoir si c'est un agriculteur X, Y ou Z – nous n'en avons aucune idée. Ce sont les conseillers qui s'en occupent au complet. Donc, les conseillers connaissent bien l'agriculture et certains des stress et des sujets qui s'y rapportent. La sécheresse par exemple, l'été dernier, nous aidons les conseillers en leur donnant des informations sur ce qui se passe. Et donc c'est, je pense que c'est un aspect de la chose. Et l'autre aspect est leur disponibilité. Ces conseillers sont disponibles. Il y a des sessions gratuites, nous avons ajouté un autre conseiller, vous savez, nous avons élargi le programme pour inclure les employés des agriculteurs maintenant, et donc c'est ce qui a aidé à la situation dans la mesure où, vous savez, bien souvent, ce n'est pas seulement l'agriculteur, de plus en plus d'entre nous comptons sur de bons employés, et nous voulons les aider dans la communauté, aussi. Nous, à la Fédération, sommes très heureux d'être impliqués et de coordonner, que nous avons essayé d'avoir moins d'impact sur les gens. Mais nous savons très certainement qu'ils sont là, et que, vous savez, c'est un service qui est fourni, et nous encourageons les gens à, à l'utiliser pour beaucoup de choses - de longues heures, et, vous savez, beaucoup d'entre eux sont seuls, et il y a du stress là, il y a le stress des employés et de la recherche d'employés. Et donc, il y a toute une gamme de choses dont les conseillers s'occupent.
Alex Firth : Nous nous sommes entretenus avec Frank Bulger, l'un des conseillers du Programme d'aide aux agriculteurs. Je l'ai interrogé sur les défis qu'il rencontre et sur ce qui rend le programme unique.
Frank Bulger : Le mode de vie agricole est stressant. Les agriculteurs peuvent téléphoner et accéder à un programme confidentiel, hautement qualifié et facilement accessible. Dans cet environnement, il y a beaucoup d'occasions pour que le stress se développe chez l'agriculteur et sa famille. Si, par exemple, un agriculteur a l'impression d'être stressé et que cela affecte ses relations avec lui-même, avec son partenaire ou avec sa famille, il peut appeler, nous pouvons le rencontrer et essayer de travailler sur cette question, de résoudre le stress et, espérons-le, de lui permettre de fonctionner à nouveau normalement.
Alex Firth : J'ai demandé à Frank ce qu'il conseillerait à une autre juridiction désireuse d'ajouter une initiative telle que le Programme d'aide aux agriculteurs.
Frank Bulger : Je pense que chaque situation est unique. Cela demande de la flexibilité, chaque juridiction est différente, et la culture de chaque situation est différente. Il faut donc faire preuve de souplesse, et je pense que les travailleurs au sein de ce système doivent bénéficier de l'autonomie nécessaire pour faire leur travail, et le faire bien. L'une des choses qui est vraiment uniques au sujet du Programme, et qui le rend fonctionnel, est le fait qu'il est indépendant du gouvernement. Et je crois que tout programme qui a été développé dans une autre province ou ailleurs, je pense, je crois, que c'est une considération importante à avoir. C'est très peu, ou pas connecté au gouvernement. Je reconnais tout à fait qu'il y a un certain financement qui en provient, mais fondamentalement, il n'y a pas, pas de responsabilité directe, par exemple, et très peu ou pas de participation du gouvernement dans le fonctionnement quotidien du Programme. Donc, il y a l'absence de la bureaucratie, c'est ce que je veux dire. Et c'est vraiment, je crois, l'une des pierres angulaires du Programme. Nous sommes en mesure de nous adapter au fur et à mesure, de répondre aux besoins des clients, par exemple, s'il faut ajouter une session supplémentaire pour une raison particulière. Nous pouvons le faire. Nous mettons toujours un point d'honneur à rencontrer rapidement, si quelqu'un appelle, nous essayons de le rencontrer dans un délai d'une semaine. Nous avons très peu ou pas de liste d'attente. Et donc, je crois que c'est important aussi, pour les agriculteurs de réaliser que nous sommes là et que nous sommes disponibles pour eux.
Alex Firth : Nous allons en entendre davantage de la part de Mary Robinson. Je l'ai interrogée sur la sensibilisation de la communauté agricole du pays à la question de la santé mentale.
Mary Robinson : Je suis impliqué dans la Fédération canadienne de l'agriculture et nous remettons un prix chaque année, le prix Brigid Rivoire, qui rend hommage à une personne qui a fait des choses exemplaires en matière de santé mentale. Je pense qu'à l'Île-du-Prince-Édouard, nous sommes habituellement cités en exemple en raison de notre Programme d'aide aux agriculteurs, que j'ai utilisé personnellement. J'ai participé à des séances avec les conseillers et je ne peux pas dire assez à quel point il est merveilleux que notre province ait investi dans le bien-être de nos agriculteurs, et je suis vraiment reconnaissante que la Fédération de l'agriculture de l'Î.-P.-É. gère le programme avec les gens du Programme d'aide aux agriculteurs. Donc, je pense qu'il y a beaucoup de bon travail qui est fait.
Traiter les problèmes de santé mentale plus tôt au lieu de les laisser empirer est vital. Je pense qu'il est important pour tout le monde, même pour les non-agriculteurs, de jeter un coup d'œil autour d'eux, et surtout pendant la COVID, de vérifier si les gens vont bien. Avec le recul, on voit que c’est toujours ce qu’on aurait dû faire. Et je ne connais personne dans l'agriculture qui n'ait pas été touchée par une tragédie quelconque pour laquelle il regrette de ne pas avoir demandé : « Est-ce que ça va? ». J'ai des amis qui ont perdu leur conjoint, et je ne peux pas imaginer ce qu'ils doivent traverser en continuant à exploiter leur ferme sans leur partenaire de vie et leur partenaire professionnel. Je me demande s'ils vont bien. J'ai des amis qui, malheureusement, n'ont pas survécu, vous savez, vous vous remémorez votre dernier échange avec eux et vous vous dites : « Aurais-je dû faire plus attention? Aurais-je dû demander si tu allais bien? » Et j'ai des amis aujourd'hui dont je sais qu'ils traversent des moments vraiment difficiles et compliqués. Et je pense qu'il y a trop de, je suppose que le mot est, stoïcisme. C'est le bon mot? Les gens ont parfois l'impression qu'il leur suffit d'aller jusqu'au bout et d'arriver de l'autre côté. Et qu'ils iront bien. Donc, tendre la main et s'assurer que les gens autour de soi vont bien, demander pour la deuxième ou troisième fois : « Est-ce que je peux faire quelque chose pour t'aider? As-tu besoin de parler à quelqu'un? » Ce sont des questions très importantes. Et c'est tellement agréable de ne pas avoir à se demander, avec le recul : « Aurais-je dû vérifier à nouveau? »
Pour moi, je pense qu'une partie du travail important à faire est non seulement de faire connaître la santé mentale et d'aider les gens à comprendre que, tout comme lorsque vous avez un bras cassé, vous devez vous en occuper, vous devez le faire réparer, parce que vous ne pouvez pas continuer. Les gens doivent demander du soutien en matière de santé mentale. Et je pense qu'une grande partie de mon objectif est de rendre les choses moins stressantes pour les agriculteurs, que ce soit quelque chose d'aussi stérile que les programmes de gestion des risques de l'entreprise et de m'assurer que nous avons les bons appuis financiers pour les gens, afin qu'ils ne ressentent pas autant de stress. Je pense que nous devons avoir une vision beaucoup plus holistique, du point de vue du gouvernement, de la pression que nous exerçons sur nos agriculteurs. Nous devrions plutôt les aider et les mettre dans une position qui leur permette de continuer à faire ce dont nous avons tous besoin, c'est-à-dire produire de merveilleux aliments, prendre soin de notre environnement et contribuer à notre économie.
Alex Firth : Notre dernier invité est l'honorable Bloyce Thompson, ministre de l'Agriculture et des Terres.
Ministre Bloyce Thompson : Une initiative en matière de santé mentale n'est peut-être pas la première chose que les gens attendent d'un ministre de l'Agriculture. Mais pour moi, le lien entre l'agriculture et la santé mentale est une question à la fois sensible et très personnelle.
J'ai été agriculteur toute ma vie et les membres de ma famille avant moi étaient aussi des agriculteurs. Nombre de mes amis et voisins sont des agriculteurs. Je peux vous dire, d'après mon expérience et celle des personnes qui m'entourent, que l'agriculture peut être un travail très stressant. Vous êtes à la merci de facteurs qui échappent à votre contrôle, comme la météo, les marchés, les insectes et les incertitudes liées à la main-d'œuvre.
Chaque année, pour les récoltes, vous devez investir beaucoup de temps et d'argent sans garantie de rendement. La météo peut vous faire gagner ou perdre, tout comme le marché. Le résultat est que, trop souvent, les agriculteurs font face au stress en silence. Trop de nos amis et collègues luttent seuls contre l'anxiété, la dépression et l'isolement.
En tant que ministre, je crois que c’est à moi de mettre en lumière une telle situation et d'offrir des ressources pour aider la communauté agricole. Mon ministère et moi étions déterminés à favoriser des échanges ouverts sur la santé mentale et l'agriculture. Notre message aux agriculteurs en crise était simple : vous n'êtes pas seul.
Je crois qu’il est essentiel que les agriculteurs sachent qu'il y a des gens qui se soucient d'eux et que des ressources sont disponibles. Nous disposons de professionnels qualifiés qui, non seulement, connaissent la santé mentale, mais comprennent aussi les défis liés à la vie agricole.
Pour faire passer le message, nous avons créé ParlonsAuxFermiers, un site Web et une campagne de sensibilisation visant à inciter les agriculteurs à parler ouvertement des difficultés affectives et psychologiques auxquelles ils sont confrontés. ParlonsAuxFermiers leur permet de parler franchement de leurs propres difficultés d’encourager les autres. Il s'agit d'un espace qu’une personne aux prises avec des problèmes sur les plans affectifs ou de la santé mentale peut consulter et où elle peut être dirigée vers l'aide dont elle a besoin.
Je connais des gens qui ont souffert de problème de santé mentale, et j'ai connu des gens pour qui la lutte est devenue trop difficile à gérer. Les agriculteurs sont forts, mais l'agriculture peut être une mode de vie difficile. Je veux que mes amis agriculteurs comprennent qu'ils ne sont pas seuls dans cette lutte et qu'il existe d'autres options. Il est important de faire savoir aux autres que vous n'êtes pas seul en tant qu'agriculteur à faire face au stress, à la dépression ou à l'anxiété. La bonne nouvelle, c'est que nous avons des ressources disponibles et que la communauté agricole utilise l'aide offerte.
Au cours de la dernière année, plus de 250 séances de counseling ont été offertes gratuitement aux membres de la communauté agricole de l'Î.-P.-É. Et nous avons amorcé une discussion entre les ministres de l'Agriculture fédéral, provinciaux et territoriaux sur la santé mentale et l'agriculture. Le programme d'aide aux agriculteurs, élaboré en partenariat avec la Fédération de l'agriculture de l'Î.-P.-É., offre des services d'aide psychologique et de soutien aux agriculteurs et aux familles d'agriculteurs qui font face à divers défis. Je suis fier que mon ministère collabore avec nos partenaires de la Fédération de l'agriculture de l'Î.-P.-É. et avec d’autres groupes pour offrir ce programme.
Tant que je serai ministre, je ferai tout ce que je peux pour encourager les agriculteurs à parler ouvertement de la santé mentale et je vous demande de faire de même. Jetez un coup d'œil à notre page Web. Il y a un endroit où vous pouvez afficher des photos ou des vidéos de vous concernant vos expériences en matière de santé mentale, ou qui permettent d’offrir votre aide aux autres. Vous pouvez utiliser notre bulle ParlonsAuxFermiers, écrire le message que vous voulez, prendre une photo et l'afficher dans le site Web. Parlons de la santé mentale sur le site Web, FarmersTalk.ca/FR. Merci.
Alex Firth : Merci de vous joindre à nous aujourd'hui pour cette importante discussion. La musique que vous entendez pendant ce podcast est une chanson intitulée « Après la récolte », écrite par l'auteur-compositeur primé de l'Île-du-Prince-Édouard, Lennie Gallant, et interprétée par lui et la chanteuse Patricia Richard, originaire de l'Île. La chanson parle d'un fermier qui se bat pour retrouver le sourire après une récolte infructueuse. Elle parle du stress de trouver de l'argent pour vivre, du désespoir sur le visage des autres dans la même situation, et de l'espoir que l'on trouve dans chaque nouvelle plantation et chaque année de croissance. J'aimerais donner le dernier mot au premier ministre Dennis King.
Premier ministre Dennis King : J'espère que vous apprendrez quelque chose de cette série - et j'espère et je crois qu'ensemble, nous pourrons faire la différence. J'aimerais rappeler à tous ceux qui nous écoutent que si vous ou quelqu'un que vous connaissez éprouvez des difficultés, de l'aide est offerte. Vous trouverez des ressources sur le site FarmersTalk.ca/FR et n'importe qui à l'Î.-P.-É. peut appeler la ligne d'aide de l'Île au 1 800 218-2885, jour et nuit. En cas d'urgence, composez le 911. L'aide est disponible si vous en avez besoin. Et si c’est le cas, n’hésitez pas et appelez.
Loretta O’Connor : Merci de nous avoir renseignés un peu plus au sujet de FarmersTalk.ca ou Parlons aux fermiers. Voilà une initiative aussi originale que bénéfique pour les gens de l’Île-du-Prince-Édouard.
La semaine prochaine, notre série de balados vous convie dans les Territoires du Nord-Ouest, où nous pourrons en savoir plus sur les programmes de Guérison dans la nature. Nous entendrons alors comment une approche holistique, centrée sur le lien à la terre, à la culture et à la tradition, peut avoir des effets durables sur le parcours vers la guérison de personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale et de dépendances. Soyez donc des nôtres la semaine prochaine pour une autre pratique prometteuse dans le domaine de la santé mentale et des dépendances.